La commission, mise en place pour tracer une voie politique après l'échec d'un processus électoral national le mois dernier, a également déclaré qu'il faudrait au moins neuf mois pour préparer un nouveau vote.

Une initiative du parlement de l'Est pour remplacer Abdulhamid al-Dbeibah, qui a été mis en place grâce à un processus de paix soutenu par l'ONU, serait probablement rejetée par les autres institutions politiques et par certaines factions armées.

Le gouvernement intérimaire de M. Dbeibah a été mis en place il y a un an pour remplacer deux administrations parallèles en guerre qui gouvernaient à l'est et à l'ouest, une situation que certains Libyens craignent de voir se reproduire.

La mobilisation des forces armées autour de la capitale Tripoli, dans le nord-ouest de la Libye, au cours des semaines qui ont suivi l'élection, a fait craindre que tout différend concernant le gouvernement ne déclenche des affrontements à l'intérieur de la ville.

Le plan de paix soutenu par l'ONU prévoyait des élections législatives et présidentielles le 24 décembre, mais les préparatifs du scrutin ont échoué en raison de désaccords sur des règles fondamentales, notamment l'éligibilité de certains des principaux candidats.

La Libye a connu peu de paix depuis le soulèvement de 2011 contre Mouammar Kadhafi, soutenu par l'OTAN, et elle s'est divisée après les élections de 2014 entre les factions orientales et occidentales en guerre, un conflit que les élections étaient censées contribuer à résoudre.

Après l'échec du processus électoral, le Parlement a mis en place une commission chargée d'élaborer une feuille de route politique afin de déterminer la marche à suivre.

Le président du parlement, Aguila Saleh, qui était candidat à la présidence, a déclaré lundi à la chambre que le mandat du gouvernement de Dbeibah avait expiré avec la date de l'élection.

M. Dbeibah était également candidat à la présidence et sa candidature, alors qu'il occupait encore le poste de premier ministre, a également été considérée comme déloyale par ses rivaux.

La commission a présenté son rapport au parlement lundi, affirmant qu'il faudrait au moins neuf mois pour préparer de nouvelles élections afin d'éviter les fraudes et d'assurer la sécurité.

Elle a également proposé un vote au parlement mardi pour choisir un nouveau premier ministre.

La conseillère de l'ONU pour la Libye, Stephanie Williams, qui s'est entretenue avec tous les principaux acteurs du pays au cours des dernières semaines, a déclaré sur Twitter dimanche, après avoir rencontré le président du parlement, M. Saleh, que l'accent devait être mis sur de nouvelles élections.

Le parlement a été élu en 2014 et s'est principalement rangé du côté de l'est pendant la guerre civile en Libye. Il est l'un des nombreux organes politiques rivaux reconnus au niveau international, mais dont la légitimité semble s'être affaiblie au cours des huit années qui se sont écoulées depuis les dernières élections.