par Louis Charbonneau

NATIONS UNIES, 8 janvier (Reuters) - Les négociations sur les modalités d'application de l'accord que l'Iran a conclu avec les grandes puissances concernant son programme nucléaire buttent sur un point lié au développement d'un nouveau modèle de centrifugeuse, a-t-on appris mercredi de sources diplomatiques.

Dans le cadre de cet accord intérimaire conclu le 24 novembre à Genève, l'Iran s'est engagé à limiter sa production d'uranium enrichi moyennant un allégement des sanctions internationales.

La République islamique et le groupe dit "P5+1", qui réunit les membres permanents du Conseil de sécurité (Etats-Unis, Chine, Russie, Grande-Bretagne, France) et l'Allemagne, s'efforcent depuis d'en définir les détails. Plusieurs réunions techniques ont eu lieu depuis le 24 novembre et les points en suspens seront à l'ordre du jour des entretiens politiques prévus jeudi et vendredi à Genève.

Parmi eux figure donc celui d'un nouveau type de centrifugeuse que l'Iran souhaite mettre au point, dit-on de sources diplomatiques.

"Cette question a été l'un des principaux obstacles qui ont mis fin aux précédentes discussions techniques, les 19 et 21 décembre", a déclaré à Reuters un diplomate occidental ayant requis l'anonymat.

Plusieurs de ses collègues ont confirmé l'information, soulignant toutefois que les discussions avaient également été ajournées pour les fêtes.

"Dans le cadre de l'accord (du 24 novembre), l'Iran est autorisé à mener des programmes de recherches et développement, mais c'est nuancé par le fait qu'il est interdit d'installer de nouvelles centrifugeuses, hormis pour faire face à l'usure normale", a poursuivi le premier diplomate cité.

Côté iranien, on insiste sur la nécessité de ces programmes.

"Nous devons nous assurer que notre droit en matière de recherches et développement est respecté", a souligné un haut fonctionnaire iranien ayant lui aussi requis l'anonymat.

Si des désaccords persistent, les deux parties ont "vraiment fait des progrès assez importants" lors des dernières discussions, selon un diplomate occidental de haut rang.

"Il y a encore quelques questions en suspens, mais nous avons toujours l'intention d'appliquer l'accord intérimaire à partir du 20 janvier. Nous n'y avons pas renoncé", a-t-il ajouté. (Jean-Philippe Lefief pour le service français)