par Mark Trevelyan

13 janvier (Reuters) - Un prêtre libéral de premier plan est menacé d'expulsion de l'église russe orthodoxe pour avoir refusé de lire une prière demandant à Dieu de guider la Russie vers la victoire sur l'Ukraine.

Dans un verdict publié samedi, un tribunal de l'église a déclaré qu'Alexis Uminsky, déjà relevé de ses fonctions, devait être expulsé des ordres pour avoir violé son serment de prêtre. La décision a été soumise à l'avis du patriarche Kirill, chef de l'église russe et soutien fervent du président russe Vladimir Poutine.

L'affaire illustre le combat des autorités religieuses contre les tentatives de dissidences internes sur fond de soutien de sa part à "l'opération militaire spéciale" russe sur le sol ukrainien. La guerre en Ukraine dure depuis maintenant près de deux ans.

Une dizaine de prêtres russes orthodoxes ont été sanctionnés pour n'avoir pas suivi la ligne officielle de l'église, par exemple en lisant des prières pour la paix et non pour la victoire, selon le groupe Chrétiens contre la guerre présent sur internet.

Dans une interview en novembre dernier, Alexis Uminsky avait déclaré que le langage de la guerre était totalement incompatible avec la liturgie de l'église.

L'Ukraine, où le nouveau chef de la diplomatie française Stéphane Séjourné était attendu samedi, a subi dans les premières heures du jour une vaste attaque de missiles russes, dont un nombre bien plus faible que d'habitude a pu être intercepté par sa défense aérienne.

L'armée de l'air ukrainienne a indiqué sur les réseaux sociaux que huit engins avaient été abattus sur 37 missiles et trois drones lancés. (Mark Trevelyan, Gilles Guillaume pour la version française)