"Ce que fera le président c'est de se présenter devant le Congrès, dans les semaines qui viennent, espérons-le, et exposer pour le peuple américain un plan global destiné à stabiliser le coeur de notre système financier de façon à ce que les banques, primordiales pour notre économie, puissent apporter le crédit nécessaire au redémarrage de la reprise", a dit Geithner.

Ce dernier s'exprimait devant la commission des Finances du Sénat, à l'occasion d'une audition pour sa confirmation à la tête du Trésor. Cette commission se prononcera jeudi à 15h00 GMT sur la nomination de Timothy Geithner.

Ce dernier n'en a guère dit plus sur les projets de Barack Obama, qui est officiellement entré en fonction mardi, mais il a souligné que la nouvelle administration devait agir avec "vigueur, célérité et rigueur afin de remettre l'économie sur les rails".

Wall Street affichait une hausse de plus de 2% à un peu plus d'une heure de la clôture, mais certains intervenants estiment que cette progression est limitée par la déception des investisseurs de ne pas voir un plan de redressement de l'économie être mis en oeuvre tout de suite.

"Geithner a dit que le plan économique d'Obama sera présenté dans les semaines qui viennent mais je pense qu'on espérait un plan immédiatement et on craint maintenant qu'il ne faille attendre deux à trois mois", observe Jessica Hoveren (MF Global Research).

Timothy Geithner en a dit un peu plus sur l'hypothèse de la création d'une "mauvaise banque", un établissement qui serait mis sur pieds pour prendre à sa charge tous les "actifs toxiques" des banques, qui pèsent sur leurs bilans et les conduisant à ne pas rouvrir le robinet du crédit.

Il a estimé qu'il s'agissait d'un mécanisme difficile à mettre en oeuvre et à bien faire fonctionner, tout en ajoutant que c'était une des pistes possibles pour sortir de la crise du crédit.

Les Etats-Unis ont déjà eu recours à un procédé de ce type lors de la faillites des caisses d'épargne (les "Savings & Loans") à la fin des années 1980.

CONFIRMATION ATTENDUE

Même si la confirmation de Timothy Geithner à la tête du Trésor est largement attendue, ce dernier n'a pas échappé aux questions de la commission sur le fait qu'il n'a pas payé une partie de ses impôts lorsqu'il travaillait pour le Fonds monétaire international (FMI) entre 2001 et 2003.

"Il s'agit d'erreurs d'inattention. Elles auraient pu être évitées mais il n'y avait rien d'intentionnel. Je tiens à m'excuser devant la commission pour l'avoir obligée à consacrer autant de temps à cette question", a déclaré Timothy Geithner.

Un peu auparavant Geithner estimait que le plan gouvernemental de sauvetage du secteur financier de 700 milliards de dollars nécessitait une "sérieuse réforme".

"Il faut réformer ce programme de fond en comble pour faire en sorte qu'il y ait suffisamment de crédit pour soutenir la reprise", a dit le président de la Réserve fédérale de New York.

Interrogé sur le système monétaire international, caractérisé par une flambée du yen face au dollar et à d'autres devises, il a estimé qu'il revenait au marché de fixer les parités.

William Schomberg, version française Wilfrid Exbrayat et Benoît Van Overstraeten