À Paris, le CAC 40 a gagné 0,56% à 5.480,48 points. Le Footsie britannique a pris 0,32% et le Dax allemand a progressé de 0,85%.

L'indice EuroStoxx 50 a avancé de 0,45%, le FTSEurofirst 300 de 0,58% et le Stoxx 600 de 0,73%.

Sur l'ensemble d'un mois longtemps marqué par le repli des investisseurs sur les valeurs refuges, obligations souveraines en tête, le CAC 40 a abandonné 0,70% et le Stoxx 600 1,54%.

Les investisseurs ont été rassurés par la volonté exprimée jeudi par la Chine de reprendre les négociations avec les Etats-Unis et de résoudre dans le calme leur conflit commercial. Donald Trump a déclaré par la suite que des discussions avaient eu lieu dans la journée de jeudi et que d'autres suivraient.

Ces déclarations favorisent les actifs risqués et permettent aux indices européens d'évoluer à leurs plus hauts niveaux depuis près d'un mois. Elles contribuent en outre à stabiliser les rendements obligataires.

"Les annonces sont en réalité extrêmement anodines (...) mais elles tombent pendant une période morte en termes de liquidité et de présence sur les marchés, ce qui a eu une influence démesurée sur les échanges", tempèrent les analystes de JPMorgan dans une note à leur clients.

Le vent d'optimisme n'a pas soufflé jusqu'à Milan, où l'indice FTSE MIB a cédé 0,35% en raison de l'évolution de la situation politique en Italie, où le dirigeant du M5S Luigi Di Maio a posé ses conditions à la participation de sa formation à une nouvelle équipe dirigeante avec le Parti démocrate (PD).

VALEURS

En Bourse en Europe, les compartiments sensibles à la thématique commerciale comme les ressources de base (+2,48%) et l'automobile (+1,10%) ont tiré leur épingle du jeu.

L'indice Stoxx de l'immobilier a pris pour sa part 2,17%, soutenu par les valeurs allemandes du secteur après un article de presse selon lequel le gel des loyers prévu à Berlin pourrait être plus souple que prévu. Les titres Deutsche Wohnen et Vonovia ont pris respectivement 9,62% et 5,42%.

À WALL STREET

L'espoir reste fragile et les inquiétudes concernant l'impact des tensions commerciales sur l'économie et les bénéfices des entreprises sont loin d'avoir disparu, comme en témoignent les indices de Wall Street, qui ont ouvert en hausse mais évoluent en ordre dispersé à l'heure de la clôture en Europe.

LES INDICATEURS DU JOUR

L'annonce d'une dégradation de la confiance du consommateur américain au mois d'août, selon l'indice de l'Université du Michigan, a pu contribuer à refroidir les investisseurs américains.

Les annonces d'une inflation stable dans la zone euro, d'une croissance soutenue des dépenses des ménages américains et d'une stabilisation de l'indice des prix dit "core PCE" aux Etats-Unis, une mesure d'inflation surveillée de près par la Réserve fédérale, ont en revanche eu peu d'effet sur la tendance en Bourse.

CHANGES

Un recul plus net que prévu des ventes de détail en Allemagne a contribué à faire baisser l'euro et à irriter Donald Trump, qui a accusé la Fed de ne rien faire pour enrayer la chute de la monnaie unique face au dollar.

"L'euro baisse face au dollar 'à la folie', ce qui leur donne un gros avantage à l'export et pour l'industrie (...) et la Fed ne fait RIEN !", lit-on sur le compte Twitter du président américain.

"Nous n'avons pas de problème de tarifs (nous réfrénons ceux qui jouent mal ou de manière injuste), nous avons un problème avec la Fed. Ils ne savent pas ce qu'ils font !", ajoute Donald Trump, qui ne cesse de reprocher à la banque centrale de pénaliser l'économie américaine en ne baissant pas suffisamment ses taux d'intérêt.

L'euro a perdu 3,7% face au dollar depuis le début de l'année après un repli de 4,39% l'année dernière. Il cède 0,58% sur la journée à l'heure de la clôture en Europe pour passer sous 1,10 dollar, au plus bas depuis mai 2017. Le dollar progresse parallèlement de 0,27% face à un panier de référence..

TAUX

Sur le marché obligataire, le rendement des Treasuries à 10 ans se stabilise autour de 1,52% et reste légèrement inférieur au rendement des emprunts d'Etat à deux ans (1,53%).

"Le sujet de discussion reste toujours l'inversion de la courbe et de savoir si l'économie américaine se dirige vers une récession (...) Bref, l'ambiance n'est pas si bonne", commente Bart Wakabayashi (State Street).

En Europe, le Bund à 10 ans est stable lui aussi, autour de -0,71%.

PÉTROLE

Les cours du pétrole sont repartis fortement à la baisse après avoir été portés mercredi et jeudi par l'annonce d'une diminution plus forte que prévu des stocks de pétrole aux Etats-Unis la semaine dernière.

Le contrat octobre sur le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) perd 3,47% à 54,74 dollars le baril et le Brent de même échéance cède 1,21% à 60,34 dollars.

Les cours ont creusé leurs pertes après l'annonce d'une hausse de la production de l'Opep en août, pour le premier mois de l'année, selon une enquête Reuters.

À SUIVRE LUNDI

La journée de lundi sera marqué par la publication des résultats définitifs des enquêtes auprès des directeurs d'achat (PMI) sur l'activité du secteur manufacturier en Asie et en Europe.

Les marchés américains seront fermés pour cause de Labor Day.

(Édité par Marc Angrand)

par Patrick Vignal