Chaouachi, un ancien ministre du gouvernement, a déclaré à la radio locale en mai que le Premier ministre Najla Bouden, que Saied a nommé en septembre ? ?2021, avait démissionné mais que Saied ne l'avait pas acceptée.

Bouden a ensuite nié avoir démissionné et Saied a exigé qu'un procureur confronte les rumeurs qui, selon lui, sapaient la stabilité.

Mercredi, un juge a convoqué Chaouachi pour répondre aux soupçons de troubles à l'ordre public et de perturbation du gouvernement.

Chaouachi n'a pas immédiatement répondu à une demande de commentaire.

L'OPPOSITION TUNISIENNE SE DIT VISÉE

L'affaire Chaouachi survient un jour après que le leader de l'opposition islamiste tunisienne et président du parlement dissous, Rached Ghannouchi, ait comparu devant un juge pour répondre à des questions sur ce que son parti a déclaré être des accusations liées au terrorisme.

Ghannouchi, qui a été libéré après des heures d'enquête, a rejeté les accusations et a déclaré qu'elles étaient politiquement motivées.

Saied a instauré un régime unipersonnel depuis qu'il s'est emparé du pouvoir exécutif l'année dernière, en écartant le parlement et en gouvernant par décret, ce que ses adversaires appellent un coup d'État. En juillet, il a fait passer une nouvelle constitution ratifiant ses pouvoirs élargis par le biais d'un référendum.

La semaine dernière, il a publié un décret imposant des peines de prison de cinq ans pour les personnes diffusant ce qu'il appelle de fausses informations en ligne, une mesure qui, selon les groupes de défense des droits, les partis d'opposition et le principal syndicat de journalistes, portera atteinte à la liberté d'expression.

Le parti met en garde contre l'aggravation de la tendance autoritaire de Saied et son souci de harceler ses opposants, alors que la Tunisie souffre de la plus grave crise sociale et économique, ce qui laisse présager une catastrophe sociale imminente", a déclaré le parti Attayar.

Saied a rejeté les accusations selon lesquelles il est un dictateur et affirme qu'il n'y a pas eu de recul par rapport aux droits et libertés acquis par les Tunisiens depuis la révolution de 2011.