Ce plan prévoit la création, à compter du 2 février, d'une structure dotée de 50 milliards de sterling (55 milliards d'euros), qui rachètera par exemple des obligations de sociétés ou des billets de trésorerie.

Royal Bank of Scotland, l'un des principaux bénéficiaires des mesures, a fait savoir que ses pertes pourraient atteindre 28 milliards de sterling (30,95 milliards d'euros) au titre de 2008, ce qui serait une perte record dans l'histoire des entreprises britanniques.

RBS est désormais détenue à 58% par l'État à la suite du premier plan de soutien mis en place par Londres à la fin de l'an dernier. La participation du Trésor dans l'établissement pourrait monter à près de 70% après la décision de Londres de remplacer cinq milliards d'actions préférentielles détenues jusqu'ici par des actions ordinaires.

Le titre RBS plonge à la suite de ces annonces, abandonnant 67% en fin d'après-midi. Il entraîne les autres valeurs bancaires britanniques, notamment Lloyds TSB qui chute de près de 32%, les investisseurs s'interrogeant sur l'avenir du groupe qui vient de racheter HBOS, spécialisé dans le crédit immobilier.

Barclays, dont le titre avait perdu un quart de sa valeur vendredi, s'est efforcé de rassurer en annonçant que ses profits avant impôt de 2008 dépasseraient largement les attentes. Mais l'action cède 15,7%.

Au niveau européen, les valeurs bancaires ne sont pas mieux loties et l'indice sectoriel recule de 9,5%. À Paris, BNP Paribas et Société générale perdent plus de 9% et plus de 10% respectivement.

Les bancaires allemandes, notamment, accusent le coup au lendemain d'un article du Spiegel. Le magazine écrit que les groupes bancaires allemands n'ont jusqu'ici provisionné pour dépréciation qu'un quart environ des près de 300 milliards d'euros d'actifs américains toxiques dans leurs comptes.

L'action Deutsche Bank perd plus de 9%. Mais le bénéfice opérationnel légèrement supérieur aux attentes signé par Deutsche Post en 2008 permet au titre de ne subir qu'une perte très légère (-0,3%).

Le gouvernement allemand n'envisage pas d'apporter une assistance supplémentaire au secteur, a indiqué un porte-parole du ministère des Finances.

"Il n'y a aucun plan en ce moment", a-t-il dit, en réaffirmant l'opposition de Berlin à créer une structure de défaisance. "Si l'on considère les mesures qui pouvaient être prises, nous avons de l'avance avec ce qui a été mis en place en Allemagne", a-t-il ajouté.

Les valeurs bancaires irlandaises ont plongé elles de plus de 60%, réagissant à la nationalisation d'Anglo Irish Bank la semaine passée et au fait que Bank of Ireland ait annoncé lundi le départ à la retraite cet été du directeur général Brian Goggin.

Bank of Ireland chute de 47% à 0,4 euro. Allied Irish Banks, qui doit recevoir pour deux milliards d'euros de fonds publics moyennant 25% des droits de vote donnés à l'Irlande, abanbonne plus de 59% à 0,59 euro.

Le Danemark a annoncé dimanche un accord pour débloquer une ligne de crédit de 100 milliards de couronnes (13,4 milliards d'euros) au secteur afin de favoriser les prêts aux entreprises et aux particuliers.

Version française Dominique Rodriguez