PARIS, 16 octobre (Reuters) - La filiale française d'Uber, spécialiste américain des voitures de tourisme avec chauffeur (VTC), a été condamnée jeudi à une amende de 100.000 euros pour avoir présenté comme du covoiturage une offre payante de transport entre particuliers.

Uber France a été reconnue coupable de "pratiques commerciales trompeuses" par le tribunal correctionnel de Paris, qui lui a par ailleurs ordonné de diffuser sur ses sites internet un communiqué faisant état de cette décision.

Le texte précise que les utilisateurs du service uberPOP, application pour smartphone qui met en relation des propriétaires de véhicules et des passagers potentiels, encourent des poursuites pénales.

Dans un communiqué posté sur son site internet, Uber France annonce qu'elle fera appel de ce jugement.

"A ce stade, Uber continue de proposer sa solution uberPOP en France et demeure déterminée à promouvoir des alternatives innovantes, abordables et sûres pour répondre aux besoins de la mobilité urbaine", écrit la compagnie.

Le PDG d'Uber France, Thibaud Simphal, a souligné que leur appel suspendait leur obligation de publier leur condamnation sur internet.

"Ce jugement ne remet pas en question le service", a-t-il dit à Reuters. "Il faut juste fixer les conditions dans lesquelles on peut le faire", a-t-il ajouté. "Ce qui serait bien, c'est que les autorités se saisissent de la question."

uberPOP, lancé en février à Paris et désormais disponible dans six villes de France, a séduit plusieurs centaines de milliers d'utilisateurs, selon Thibaud Simphal, qui parle de véritable "engouement populaire".

Pour l'Union nationale des Taxis, partie civile dans ce dossier, ce jugement "constitue une jurisprudence importante dans le cadre des futures décisions à intervenir."

Elle indique dans un communiqué avoir saisi le parquet de Lille et de Lyon.

À Paris, c'est la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes qui avait saisi le parquet.

Uber touche une commission sur les courses effectuées via uberPOP, dont les tarifs sont fonction de la distance parcourue et du temps passé dans le véhicule.

Le Parlement français a adopté définitivement fin septembre une proposition de loi socialiste qui vise à rééquilibrer les conditions d'exercice des taxis et des VTC, afin d'apaiser les tensions entre les deux professions. (Chine Labbé, édité par Yves Clarisse)