par Nathan Layne, Helen Reid, Alexandra Ulmer et James Oliphant

WASHINGTON, 4 juillet (Reuters) - L'équipe de campagne de Donald Trump et les alliés républicains de l'ancien président américain ont lancé une attaque politique contre la vice-présidente Kamala Harris, pressentie comme le premier choix si Joe Biden venait à se retirer de la course à la présidentielle.

Les balbutiements et les incohérences de l'actuel président, âgé de 81 ans, lors du débat télévisé face à Donald Trump le 27 juin ont semé la panique dans les rangs du Parti démocrate, renforçant les spéculations sur le possible retrait de sa candidature, qui bruissaient déjà avant le débat.

Joe Biden a par ailleurs écarté mercredi l'hypothèse d'un abandon de sa campagne électorale à quatre mois de l'élection, prévue le 5 novembre.

Les républicains critiquaient déjà régulièrement Kamala Harris, 59 ans, mais les attaques brutales et apparemment coordonnées qui ont débuté cette semaine semblent être liées aux spéculations sur un éventuel changement de candidat républicain.

Le Comité national républicain du Congrès, qui supervise les élections républicaines à la Chambre, a dit d'elle qu'elle était la "facilitatrice en chef" de Joe Biden.

L'organisme qui collecte des fonds pour Donald Trump, MAGA Inc., la qualifiée de "tsarine de l'invasion".

Kamala Harris a été chargée par Joe Biden en 2021 de mener les discussions avec les nations d'Amérique centrale pour contrer l'immigration illégale.

Depuis, les républicains accusent la vice-présidente de n'avoir pas su empêcher la venue de migrants sur le sol américain, bien qu'elle n'ait jamais été directement responsable de la sécurisation de la frontière sud.

"Kamala Harris est incompétente. Elle a prouvé qu'elle était la plus faible et la pire des vice-présidentes de l'histoire et elle a soutenu à 100% Joe Biden dans chacune de ses politiques désastreuses de ces quatre dernières années", a accusé Karoline Leavitt, porte-parole de l'équipe de campagne de Donald Trump.

L'équipe de Joe Biden a réfuté les critiques républicaines.

"Peu importe les fausses attaques de Trump et ses soutiens extrémistes, (Kamala Harris) va continuer de défendre le bilan du duo Biden-Harris", a avancé Rhyan Lake, porte-parole de la campagne de Joe Biden.

L'équipe de Donald Trump avait usé de stratégies similaires à l'encontre de Ron DeSantis, principal rival de l'ancien locataire de la Maison blanche, lors de la primaire républicaine l'an dernier.

PROGRAMME CHARGÉ POUR BIDEN

Une enquête d'opinion Reuters/Ipsos publiée mardi place Kamala Harris à 42% dans les intentions de vote dans l'éventualité d'un duel en novembre face à Donald Trump, crédité de 43% - un écart situé dans la marge d'erreur des sondages. Il s'agit d'un pourcentage similaire à celui de Joe Biden.

Habituellement volubile, Donald Trump a été particulièrement discret depuis la piètre performance de son rival lors du débat présidentiel, faisant profil bas et limitant ses apparitions et déclarations publiques.

Joe Biden doit de son côté faire face à un calendrier particulièrement chargé ces prochains jours et rassurer à cette occasion sur ses capacités cognitives.

Le président sortant doit recevoir jeudi à la Maison blanche des familles pour célébrer la fête nationale américaine, accorder une interview à la télévision ABC News vendredi avant de se rendre dans l'Etat du Wisconsin pour une réunion de campagne avec des centaines de soutiens.

Dimanche, il est attendu avec son épouse Jill Biden dans l'Etat de Pennsylvanie. La semaine prochaine, il accueille des dizaines de dirigeants mondiaux pour un sommet de l'Otan à Washington.

Les démocrates observeront avec attention l'entretien accordé à ABC News alors que Joe Biden a bégayé à quelques reprises lors d'une interview diffusée jeudi par la radio WURD.

(Avec Nathan Layne, Tim Reid et Alexandra Ulmer; version française Zhifan Liu, édité par Kate Entringer)