Washington (awp/afp) - Le vice-président de la Banque fédérale de Réserve américaine (Fed), Stanley Fischer, a prévu dimanche des hausses modérées des taux d'intérêt aux Etats-Unis à l'avenir, estimant que l'économie américaine s'approchait d'une situation de plein emploi.

"Des hausses graduelles des taux d'intérêt sur les fonds fédéraux seront sans doute suffisantes pour maintenir la politique monétaire à un niveau neutre dans les prochaines années", a estimé M. Fischer lors d'un discours à Washington.

Les taux d'intérêt américains se situent actuellement, et depuis décembre dernier, entre 0,25 et 0,50% et le Comité de politique monétaire de la Fed (FOMC) a décidé de ne pas les remonter lors de sa plus récente réunion en septembre.

"Compte tenu des perspectives plutôt favorables pour l'économie, certains pourraient se demander pourquoi nous n'avons pas augmenté les taux en septembre", s'est interrogé M. Fischer. "La décision a été difficile à prendre et ne reflète pas un manque de confiance dans l'économie", a-t-il toutefois assuré.

Il a rappelé que les prévisions moyennes actuelles des membres de la Fed (Dot plot) tablaient sur des fonds fédéraux à 1,1% à la fin 2017, 1,9% à la fin 2018 et 2,6% à la fin 2019.

"Mais, comme nous l'avons souligné déjà dans le passé, la politique monétaire n'est pas sur une trajectoire préétablie. Les perspectives économiques sont par définition incertaines et notre détermination de l'évolution appropriée des fonds fédéraux changera en fonction de l'évolution de l'économie et des risques", a-t-il souligné.

Concernant la situation actuelle de l'économie américaine, M. Fischer a indiqué que le marché du travail était actuellement solide. "Je considère l'économie américaine proche du plein emploi avec encore un peu de marge d'amélioration", a-t-il dit.

Il a toutefois noté que la productivité restait un sujet de préoccupation. "La productivité a reculé d'un 1/2 pourcent sur les quatre derniers trimestres et n'a augmenté que d'un 1/4 de pourcent par an en moyenne depuis 2011", a-t-il rappelé. "Si l'amélioration du marché de l'emploi a conduit à une augmentation des revenus des ménages ces dernières années, la clé de l'amélioration du niveau de vie réside dans un regain de la croissance de la productivité à des niveaux plus normaux de l'ordre de 1,5% par an", a-t-il estimé.

afp/rp