par Nathan Layne et Daniel Trotta

24 août (Reuters) - La Garde nationale de l'Etat du Wisconsin va été envoyée dans la ville de Kenosha où la police a tiré à plusieurs reprises dans le dos d'un homme noir apparemment non armé, un incident qui a déclenché une nuit de manifestations et d'émeutes.

Le gouverneur Tony Evers a convoqué une session parlementaire extraordinaire pour examiner une série de projets de réforme des forces de l'ordre après les tirs sur Jacob Blake, 29 ans, dimanche en fin d'après-midi.

Les trois fils de la victime ont été témoins de la fusillade, a déclaré l'avocat de la famille.

Après avoir été transporté d'urgence à l'hôpital, Jacob Blake est sorti de chirurgie et se trouve dans un état stable, a déclaré son père aux médias.

Une vidéo publiée sur les réseaux sociaux et reprise par les médias américains montre Jacob Black se diriger vers une voiture suivi par deux policiers. Sept coups de feu sont entendus lorsque Jacob Blake, qui semble être non armé, ouvre la portière de la voiture.

On ignore si les officiers ont vu quelque chose à l'intérieur du véhicule qui pourrait expliquer leur geste et si un seul ou les deux policiers ont fait usage de leurs armes.

Les policiers impliqués ont été placés en congé administratif.

Les images ont rapidement déclenché l'indignation dans la ville américaine. Selon les images des réseaux sociaux, une foule de manifestants a marché dans les rues de Kenosha et lancé des cocktails Molotov et des pavés sur les forces de l'ordre.

Les manifestants ont déclaré qu'ils organisaient une autre soirée de contestation lundi.

Cette affaire ravive une nouvelle fois le débat sur les violences policières et les discriminations raciales après la mort, le 25 mai dernier, de George Floyd à Minneapolis.

Joe Biden, ancien-vice président des Etats-Unis et candidat démocrate à la présidentielle de novembre, a demandé à ce que les agents de police soient tenus responsables.

La police a imposé un couvre-feu dans toute la ville jusqu'à mardi 07h00 heure locale (12h00 GMT). (Ann Maria Shibu à Bengalore et Trevor Hunnicutt à New York, version française Diana Mandiá, édité par Jean-Michel Bélot et Jean Terzian)