New York (awp/afp) - La Chambre américaine de commerce a publié vendredi trois lettres protestant ouvertement contre des pratiques de l'autorité de la concurrence, la FTC, sous l'égide de sa nouvelle présidente Lisa Khan, qui a fermement réaffirmé son intention de se battre pour les consommateurs.

L'organisation représentant le secteur privé dénonce notamment le fait que la Maison Blanche, qui a fait de la lutte contre les pratiques anticoncurrentielles une de ses priorités, semble guider en partie la politique de la FTC et d'autres agences censées être indépendantes.

La Chambre de commence dénonce également l'utilisation par la FTC d'un texte l'autorisant à s'adresser à un secteur dans son entier, qui pourrait contredire au principe de poursuites au cas par cas.

En plus des lettres de protestation, elle a déposé 30 requêtes demandant des détails sur la façon dont la FTC a utilisé certaines règles et procédures.

"La FTC étant en train de mener une guerre contre les entreprises américaines, la Chambre riposte pour protéger la libre entreprise, la compétitivité américaine et la croissance économique", a commenté la patronne de l'organisation patronale, Suzanne Clark, dans un communiqué.

Les entreprises font déjà face à l'inflation, à des problèmes de chaînes d'approvisionnement et à des difficultés à recruter, ce qui n'empêche pas la FTC "de s'engager dans un excès de réglementation qui renforce l'incertitude et menace notre fragile reprise économique", regrette-t-elle.

La FTC a vertement réagi, s'étonnant que la Chambre "déclare la +guerre+ à l'agence" au lendemain de l'annonce de nouvelles directives destinées à intensifier la lutte contre les crimes en col blanc.

"Nous n'allons pas reculer parce que des lobbyistes nous menacent", a indiqué Lindsay Kryzak, en charge des affaires publiques à la FTC. "Nous allons continuer à faire notre travail et à défendre les consommateurs, les dirigeants honnêtes, les travailleurs et les entrepreneurs qui méritent des marchés justes", a-t-elle ajouté.

Lina Khan, une femme de 32 ans réputée pour son hostilité aux monopoles des grandes plateformes technologiques, a pris la tête de l'institution en juin.

Amazon et Facebook ont peu après demandé à ce que Mme Khan se récuse de toute affaires antitrust pouvant les impliquer, lui reprochant son manque d'impartialité.

afp/rp