VARSOVIE, 25 juin (Reuters) - Le Premier ministre polonais Donald Tusk a demandé et obtenu mercredi soir la confiance des députés alors que son gouvernement est éclaboussé par des écoutes illégales publiées dans la presse.

Les députés ont renouvelé leur confiance par 237 voix, quand la majorité requise était de 231 voix.

Le vote était sans suspense: avec 235 sièges, la Plate-forme civique (PO) de Donald Tusk et le groupe parlementaire du Parti des paysans polonais (PSL), son partenaire de coalition, disposent de la majorité absolue. Et le PSL avait annoncé qu'il réitérerait son soutien au cabinet Tusk.

Les enregistrements pirates, dont les transcriptions ont été publiées la semaine dernière par le magazine Wprost, ont été effectués en secret lors de déjeuners privés.

Ils contiennent des conversations de certains hauts responsables polonais, dont une rencontre remontant à l'an dernier entre le gouverneur de la banque centrale Marek Belka et le ministre de l'Intérieur Bartlomiej Sienkiewicz. Les deux hommes discutent des moyens d'obtenir la tête du ministre des Finances de l'époque, Jacek Rostowski, écarté du gouvernement en novembre, et de faire pression sur un homme d'affaires.

Un autre enregistrement attribué à Radoslaw Sikorski, le chef de la diplomatie polonaise, fustige l'alliance entre Varsovie et Washington et critique vertement la politique européenne du Premier ministre britannique, David Cameron.

Pour Donald Tusk, ces enregistrements relèvent d'un complot visant à paralyser l'Etat polonais au moment où il s'efforce de mobiliser l'Europe contre les menées de la Russie en Ukraine et en pleines négociations européennes sur la répartition des postes au sein de la future Commission européenne.

"Le Premier ministre Tusk ira à Bruxelles avec un mandat fort", a déclaré après le vote Ewa Kopacz, présidente du Parlement et membre de la Plate-forme civique en évoquant le conseil européen de jeudi et vendredi. (Marcin Goclowski et Pawel Sobczak; Eric Faye et Henri-Pierre André pour le service français)