WASHINGTON, 2 août (Reuters) - Donald Trump a annoncé vendredi que son candidat au poste de directeur du renseignement national (DNI) avait renoncé à cette charge et qu'il préférait rester au Congrès.

John Ratcliffe, élu républicain du Texas à la Chambre des représentants, avait été désigné fin juillet par le président américain pour succéder à Dan Coats, démissionnaire.

"Je ne souhaite pas que le débat autour de la validation de ma nomination devienne une question purement politicienne et partisane", explique-t-il dans un communiqué, confirmant son retrait.

Depuis sa nomination, l'opposition démocrate s'inquiétait de son inexpérience en matière de renseignement. Il est également apparu que Ratcliffe avait exagéré son bilan en matière de lutte contre le terrorisme lorsqu'il était rattaché au bureau du procureur fédéral dans le Texas.

Sur sa biographie consultable sur le site du Congrès, il est ainsi écrit qu'"en tant que procureur fédéral et procureur chargé du terrorisme, Ratcliffe a mis des terroristes en prison, arrêté 300 étrangers en situation illégale en une seule journée et sévi contre le trafic de drogue et la corruption".

Mais une porte-parole du bureau du procureur pour l'Eastern District du Texas a déclaré que Ratcliffe, qui était assistant du procureur, n'a jamais été formellement procureur fédéral et qu'il a simplement exercé les fonctions par intérim en 2007-2008.

Accusant les 'médias faiblards' ("LameStream Media") de lui avoir réservé un traitement "très injuste" et de se préparer à "des mois de calomnies et de diffamations", Donald Trump a dit avoir expliqué à Ratcliffe combien il serait "épouvantable pour lui et sa famille d'avoir affaire à ces gens-là".

"John a décidé par conséquent de rester au Congrès", poursuit le président américain sur son fil Twitter, ajoutant qu'il nommera bientôt un nouveau candidat.

Le directeur national du renseignement supervise les 17 agences américaines civiles et militaires du renseignement américain.

Dan Coats, qui démissionnera le 15 août, entretenait des relations conflictuelles avec Trump et n'hésitait pas à le contredire en soutenant notamment que l'Iran respectait l'accord de 2015 sur son programme nucléaire et qu'il était improbable que la Corée du Nord renoncer à son programme nucléaire militaire. (David Alexander et Phil Stewart Henri-Pierre André pour le service français)