Chronologiquement, c'est la Fed qui essuiera les plâtres mercredi à 20h00 (heure de Paris) après deux jours de réunion. L'outil FedWatch du CME, qui mesure la probabilité de hausse de taux à partir des contrats "futures", donne plus de neuf chances sur dix à un resserrement monétaire d'un quart de point (91,3% précisément). "Un resserrement monétaire est très probable", selon l'économiste Lewis Alexander, chez Nomura, qui s'attend aussi à un message plus clair du comité sur le rythme des tours de vis, à savoir quatre hausses en 2018, compte tenu de l'accélération de la dynamique économique depuis mars. Alexander table sur une hausse de taux mercredi, puis une autre en septembre et enfin une dernière en décembre.

Jeudi à 13h45, ce sera au tour de la BCE de communiquer le verdict de son comité de politique monétaire. Il n'y aura pas de modifications sur les taux, mais probablement une inflexion du discours sur la politique d'assouplissement quantitatif ("QE"). La dernière enquête réalisée par Reuters auprès de 80 économistes environ confirme le sentiment général selon lequel la banque centrale devrait mettre fin à son programme de rachat d'actifs en décembre prochain. Trois membres de l'Eurosystème ont laissé entendre la semaine dernière que le QE prendra fin cette année. Le débat porte surtout sur la question de savoir si une décision concrète sera prise le 14 juin où si la réunion aboutira seulement à préciser le calendrier. Morgan Stanley s'attend cependant à un message prudent, compte tenu des derniers bouleversements économiques intervenus dans la zone euro (nouveaux gouvernements en Italie et en Espagne, ralentissement de la croissance économique…).

Au Japon, la banque centrale ne se prononcera que vendredi 14. Le principal taux directeur devrait rester inchangé. En passant en dernière position hebdomadaire, la BoJ aura eu l'occasion de prendre connaissance des intentions de ses deux principales homologues dans le monde et de la réaction des marchés. Les économistes pensent que la banque centrale ne commencera à fournir des indications sur ses intentions que lors de la publication de la mise à jour de juillet de ses perspectives économiques, voire lors de la mouture d'octobre. Le seul élément qui pourrait dénoter serait un commentaire sur l'inflation, après les dernières statistiques faiblardes. A la recherche de l'inflation perdue, c'est le thème dominant pour la BoJ depuis plusieurs années.

Pour un aperçu général du rôle des banques centrales, consultez notre décryptage économique paru le 6 juin dernier. Si vous voulez en savoir plus sur le fonctionnement de la BCE et de l'Eurosystème, lisez ou relisez notre synthèse du 18 mai sur les grands principes qui régissent cette institution.