Global Flows Map 22.3

Sans réelle surprise, la Réserve Fédérale a laissé son taux directeur inchangé mais a annoncé l’arrêt du plan de réduction de son bilan pour le mois de septembre, dans un contexte de croissance mondiale fortement ralentie. Les indices PMI Markit publiés vendredi ont eu l’effet d’une douche froide sur les marchés actions, renforçant les craintes d’une détérioration des perspectives économiques. Les PMI manufacturiers allemands et français sont ainsi passés largement sous les 50, marquant une contraction sans précédent depuis 2013 et laissant présager une zone euro peut-être plus proche d’une récession que ce que le consensus anticipait. Pour ne rien arranger, la probabilité d’un hard Brexit augmentait considérablement, le président de la Chambre des Communes, John Bercow, précisant lundi que le projet d’accord avec l’UE ne pouvait plus être soumis au vote s’il n’était pas profondément amendé. De plus, l’avenir de Theresa May semble s’être un peu plus assombri en fin de semaine, plusieurs de ses ministres cherchant ouvertement à l’évincer. Dès lors, rien d’étonnant à constater que les indices européens aient subi de plein fouet l’impact de toutes ces mauvaises nouvelles, le DAX30 et le CAC40 décrochant respectivement de 2.75% et de 2.50% (contre -2.07% pour le MSCI EMU).

Le rebond de la semaine dernière à Wall Street a également été réduit à néant, l’indice PMI manufacturier américain tombant à 52.5 en mars contre 53 en février, soit très en-dessous du consensus fixé à 53.6. Le Nasdaq et le S&P500 terminaient la semaine sur une perte de 0.60% et 0.77% respectivement. En revanche, les marchés asiatiques et émergents parvenaient à rester en territoire positif (MSCI EM: +0.22% ; Nikkei225: +0.82%; Shangai Composite: +2.73%).

Parmi les secteurs d’activité, les financières étaient de loin les plus affectées par les décisions de la Fed, en raison de leur sensibilité aux niveaux des taux d’intérêt. Elles chutaient de 4.85% sur la semaine ! D’autres secteurs luttaient aussi pour limiter les pertes, notamment ceux les plus exposés aux rétorsions commerciales, tels les matériaux de base (-2.01%) et les valeurs industrielles (-1.52%), en raison du manque de progrès visible dans les négociations commerciales sino-américaines. Les meilleurs secteurs de la semaine furent les biens de consommation, la tech et les services d’utilité publique.

Le flux de mauvaises nouvelles sur l’activité des pays développés a logiquement débouché sur des rendements d’emprunt d’Etat orientés à la baisse ainsi qu’à une inversion de la courbe des rendements aux Etats-Unis, souvent vue comme un premier signal d’avertissement d’une récession à venir. Ainsi, le rendement du 10 ans U.S. glissait jusqu’à 2.44% vendredi, son plus faible niveau depuis la fin 2017. Le 5 ans tombait à 2.24%, i.e. sous le niveau des Fed funds tournant autour de 2.40%. En Allemagne, le Bund 10 ans affichait même un rendement négatif (-0.02%), reflétant de facto une aversion grandissante pour le risque.

Sur les marchés de matières premières, cette aversion poussait les contrats futures sur l’or au-dessus des 1.320 dollars l’once. Le prix du brut (WTI) progressait également de 0.89% à 59.04 dollars.

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Global Aggregated Weekly Flows 22.3Global Aggregated Weekly Performance 22.3Global Winner Loser 22.3