(Actualisé avec citations)

TEHERAN, 25 janvier (Reuters) - Les dirigeants d'Iran et d'Arabie saoudite devraient tout faire pour faire baisser la tension entre leurs deux pays, a déclaré lundi le vice-ministre iranien des Affaires étrangères.

L'Arabie saoudite sunnite et l'Iran chiite s'accusent mutuellement d'alimenter l'instabilité au Proche-Orient et dans la région du Golfe. De tendues, les relations entre les deux pays, sont devenues exécrables depuis l'exécution par l'Arabie saoudite le 2 janvier dernier d'un important dignitaire chiite.

Dans la foulée, des manifestants à Téhéran ont pris d'assaut l'ambassade d'Arabie saoudite en Iran, ce qui a conduit le royaume wahhabite à rompre ses relations diplomatiques avec la République islamique. (voir et )

"Nous sommes prêts à envisager toute initiative susceptible d'aider la région à devenir plus stable et, naturellement, plus sûre, de façon à ce que nous puissions lutter contre les vrais problèmes et la véritable menace dans la région, qui sont le terrorisme, l'extrémisme et bien sûr le communautarisme qui est une grande menace pour nous tous dans la région", a déclaré Abbas Araqchi aux journalistes lors d'une conférence sur l'aviation à Téhéran.

Le ministre adjoint, qui était aussi le négociateur pour l'accord nucléaire historique conclu en juillet 2015 entre l'Iran et les grandes puissances, a ajouté qu'il était important de combattre "les éléments terroristes extrémistes" qui sont une menace pour le monde entier.

"Nous avons vu que si on ne les combat pas en Syrie, par exemple, nous devons les combattre à Paris et dans d'autres capitales (...). Nous devons les combattre et il n'y a pas d'autre issue que de combattre ces éléments terroristes maintenant en Syrie, en Irak, au Yémen et dans d'autres endroits de la région. Sinon, nous devrons tous payer."

Ryad considère le soutien de Téhéran aux milices chiites en Irak, en Syrie, au Liban et au Yémen comme une volonté d'expansionnisme dans la région et une menace pour sa propre sécurité.

Le ministre saoudien des Affaires étrangères Adel al Djoubeïr, a déclaré à l'occasion de plusieurs interviews ce mois-ci que des relations en bonne et due forme ne pourraient être rétablies entre les deux pays tant que l'Iran n'aura pas changé de comportement et qu'il n'agira pas comme un Etat "normal" au lieu d'agir comme une "révolution". (Tim Hepher avec Yara Bayoumy; Danielle Rouquié pour le service français)