Nouvelle séance de repli -général- pour les marchés obligataires au lendemain d'une prestation face à la presse jugée peu engageante de Jerome Powell.
Le président de la Réserve fédérale a enterré les espoirs de 'pivot' (vers une politique monétaire moins restrictive, le 'shift' étant repoussé probablement à début février 2023): après les +75Pts de ce 2 novembre, la FED pourrait ajouter 75Pts mi-décembre : 'l'objectif terminal des taux étant plus élevé que prévu initialement car des données solides et une inflation tenace augmentent la nécessité de nouvelles hausses'.
Les marchés anticipent désormais un niveau supérieur à 5%, peut-être 5,25% (d'ici mai 2023): le taux directeur devrait ensuite demeurer constamment supérieur à l'inflation, contrairement à ce qui a été expérimenté depuis mars 2009 aux US et mars 2015 dans l'UE avec l'instauration des taux négatifs.

Le net recul de Wall Street en quelques heures (de l'ordre de -3 à -4%) n'a même pas alimenté un phénomène de 'fuite vers la qualité'.

Les T-Bonds finissent donc en forte baisse, avec un rendement en hausse de +8Pts vers 4,145%... mais c'est presque un moindre mal puisque le rendement est même monté à plus de 4,223% (soit +15Pts).
Il a rebaissé avec la publication du PMI manufacturier: la contraction du secteur privé américain s'est accentuée à nouveau en octobre, à 48,2 en définitive (contre 49,5 en septembre) mais a été révisé en hausse par rapport à 47,3 en estimation flash.

Son 'jumeau', l'indice ISM (de l'Institute of Supply Management) des directeurs d'achat (dans l'industrie) est tombé à 54,4 contre un consensus de 55,5 et 56,7 en septembre.

En début d'après-midi, les taux s'étaient tendus avec le chiffre de la productivité non-agricole qui a augmenté de 0,3% aux Etats-Unis au 3ème trimestre 2022 en rythme annualisé, selon une estimation préliminaire du Département du Travail, après un recul de 4,1% au trimestre précédent.

Ce gain traduit une hausse de 2,8% de la production alors que le nombre d'heures travaillées n'a augmenté que de 2,4%. Compte tenu d'une progression de 3,8% du salaire horaire, les coûts unitaires salariaux se sont accrus de 3,5%.
Le chiffre le plus attendu ce jeudi -à la veille de la publication du NFP- c'était les inscriptions hebdomadaires au chômage : elles ont baissé de manière inattendue de -1.000 la semaine dernière aux Etats-Unis (à 217.000 contre 225.000 attendu), ce qui suggère une poursuite des tensions sur le marché du travail.
La moyenne mobile sur quatre semaines, considérée comme un meilleur indicateur de l'évolution du marché du travail, a elle aussi reculé, signant un repli de 500 à 218.750 inscriptions.
Le marché du travail demeure donc étonnamment robuste et ce genre de 'bonne nouvelle' est une mauvaise nouvelle à la veille de la publication du 'NFP' et du taux de chômage US en octobre.

Le déficit commercial des Etats-Unis s'est creusé à 73,3 milliards de dollars au mois de septembre, par rapport à celui de 65,7 milliards du mois précédent (qui a été révisé d'une estimation initiale de 67,4 milliards), selon le Département du Commerce.

Cette augmentation de 11,6% d'un mois sur l'autre, plus importante que celle attendue par le marché, reflète une hausse de 1,5% des importations de biens et services, à 331,3 milliards de dollars, et un tassement de 1,1% des exportations, à 258 milliards.

En Europe, Christine Lagarde vient de déclarer que 'une récession ne suffira peut-être pas à terrasser l'inflation: la BCE ne peut pas se contenter de suivre la FED'.
Cela signifie t'il qu'elle pourrait encore durcir sa politique monétaire quand la FED aura tempéré la sienne ?
La journée s'achève sur une nette dégradation de nos OAT de +10Ps vers 2,78% et de même ampleur sur les Bunds à 2,2400%. Les BTP italiens rajoutent +11Pts à 4,41% et le 'spread' avec le Bund remonte à +217Pts.

Les Gilts britanniques se dégradent de +13Pts à 3,53% : la Bank of England vient de l'imiter ce midi, avec +75Pts à 3,00%... et évalue l'inflation à 10,9%.
Mais la BoE prévient que l'objectif final des taux UK 'sera moins élevé que le marché ne l'anticipe'... ce qui n'a pas beaucoup aidé le marchés obligataire britannique.

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