Les marchés obligataires tentent de mettre fin à une mauvaise série inaugurée au soir du 31 août, avec une tension de +20Pts sur les Bunds et les OAT par exemple (c'est pire sur les BTP italiens avec +25Pts).

Les rendement se détendent donc un peu, alors que les bourses européennes restent lourdes (7ème séance consécutive de baisse sur l'Euro-Stoxx50).

Mais le rebond des marchés de taux ne s'alimente pas encore d'un 'risk-off' sur les actions, loin s'en faut.
Ce sursaut semble plutôt 'technique' et d'ampleur limitée : le Bund allemand se détend de -3,8Pts à 2,62%, nos OAT de -5Pts à 3,140%, les BTP italiens de -7Pts à 3,3410%.
Les nouvelles 'macro' ne sont pas bonnes en Europe, à commencer par l'Allemagne qui subit une contraction de -0,8% de sa production industrielle (au lieu de -0,3% attendu) alors que les prix de l'énergie continuent de plomber la rentabilité des usines.

Plombée par l'Allemagne, l'Europe dans son ensemble était proche de la stagnation au 2ème trimestre 2023 : le PIB corrigé des variations saisonnières a augmenté de 0,1% dans la zone euro et est resté stable dans l'UE par rapport au trimestre précédent, selon Eurostat, qui avait annoncé précédemment une croissance de 0,3% pour la zone euro.

Dans la zone euro, la dépense de consommation finale des ménages est restée stable et celle des administrations publiques a augmenté de 0,2%, tandis que la FBCF s'est accrue de 0,3%. Les exportations ont diminué de 0,7% et les importations ont augmenté de 0,1%.

Dans l'UE, la Lituanie (+2,9%) a enregistré la plus forte hausse du PIB par rapport au trimestre précédent, suivie de la Slovénie (+1,4%) et de la Grèce (+1,3%).
Les plus fortes baisses ont été observées en Pologne (-2,2%), en Suède (-0,8%) et en Autriche (-0,7%).
A noter que l'INSEE vient de publier une estimation de la croissance en France de +0,9% pour l'ensemble de l'année et voit l'inflation se contracter nettement octobre (à 4% contre 4,8% en août et septembre) pour finir à 4,2% en décembre.

La journée a été moins positive sur les T-Bonds US qui n'effacent que 1,5Pt de base à 4,2700% : au vu de la robustesse du marché du travail, la FED n'a peut être pas fin de monter ses taux, la réunion de début novembre pourrait donner lieu à un nouveau tour de vis.
Dans son 'livre beige' publié mercredi, la Fed a toutefois évoqué un ralentissement de la croissance de l'activité et des prix aux Etats-Unis ces dernières semaines, ainsi qu'un allègement des pressions salariales (et le mot 'inflation' est un peu moins fréquent dans la synthèse mensuelle).

De façon surprenante, le nombre d'inscriptions aux allocations chômage aux Etats-Unis a encore reculé de -13.000 lors de la semaine du 28 août, à 216.000 selon le Département du Travail (plus faible total depuis 7 mois).

La moyenne mobile sur quatre semaines - considérée comme un meilleur indicateur de la tendance de fond du marché de l'emploi - laisse quant à elle apparaître un net recul de 8.500 du nombre d'inscriptions par rapport à la semaine précédente, pour s'établir à 229 250.

Enfin, le nombre de personnes percevant régulièrement des indemnités a reculé de 40.000 pour s'établir à 1.679.000 lors de la semaine du 21 août, soit la période disponible la plus récente pour cette statistique, ce qui peut s'expliquer par les départs en retraite (tandis que les diplômés du printemps commencent à décrocher des emplois).

Compte tenu d'une progression de 5,7% du salaire horaire (supérieur de 2Pts à l'inflation), les coûts unitaires salariaux non-agricoles aux Etats-Unis se sont accrus de 2,2% au deuxième trimestre 2023.
La productivité non-agricole n'a augmenté que de 3,5% au deuxième trimestre 2023 en rythme annualisé, selon le Département du Travail, qui l'avait annoncée en hausse de 3,7% en estimation préliminaire il y a un mois.



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