A 24H de la publication du 'NFP' (chiffres de l'emploi aux Etats Unis), cela ne s'arrange pas sur les marchés obligataires, qui continuent de broyer du noir depuis 1 mois jour pour jour (contrairement aux indices boursiers qui semblent baigner dans la sérénité malgré une majorité de signaux contrariants).

Nos OAT se tendent de +2,5Pts à 3,222% (et 3,30% sur 1 an, 3,55% sur du '20 and'), les Bunds de +2,5% également à 2,7360% et les BTP italiens de +6Pts à 4,624% (les plus hauts d'octobre 2022 se rapprochent).

La première estimation de l'inflation en zone euro pour le mois de février est un peu une douche froide : l'indice des prix à la consommation se replie symboliquement à 8,5% sur un an, après 8,6% en janvier, selon Eurostat, mais la baisse est moins forte que prévu (en cause, la flambée de +15% des prix de l'alimentation).
Et surtout, l'inflation 'core' (hors alimentation et énergie), un indicateur clé pour la Banque centrale européenne, a rebondi à 5,6 %, contre 5,3 % en janvier.
Le consensus tablait par ailleurs sur un taux global d'inflation reculant vers 8,2% à 8,3% (le processus de désinflation depuis le pic à 10,6% d'octobre ralentit donc, ce que Christine Lagarde reconnait en qualifiant le recul des prix d'irrégulier).
Bonne surprise en Italie où l'inflation recule de 10% vers 9,2% (score identique en Allemagne) selon Istat... mais en donnée IPCH, le score reste très proche des 10%, à 9,9%.
Ce recul de -0,8% d'un mois sur l'autre provient du fort ralentissement des prix de l'énergie, qui sont retombé de +42,8% à +28,2 % en glissement annuel le mois dernier (il ne faut pas espérer la même décrue en mars).
Les marchés commencent à intégrer de nouvelles hausses de taux par la BCE, qui iraient bien au-delà d'un relèvement de 50 points de base dans 15 jours (le taux final pourrait se situer entre 3,75 et 4,00%)

La BCE invoque notamment la persistance de la hausse des prix alimentaires et l'effet des revalorisations salariales : le recul de l'inflation est 'irrégulier' selon Christine Lagarde qui promet d'autres hausses de taux après le mois de mars.

'C'est dire combien les 'faucons' des banques centrales ont la situation bien en main', résument les équipes d'Oddo BHF.
Outre Manche, la débâcle continue avec +7Pts de base à 3,882%, ce qui situe les taux longs UK en zone de crise.

Outre-Atlantique, cela ne se passe pas mieux : les T-Bonds US voient leur rendement bondir de +8,5Pts à 4,082%, le '1 an' atteint 5,10% et le '6 mois' 5,15 à 5,18%.
La productivité non-agricole n'a augmenté que de 1,7% aux Etats-Unis au quatrième trimestre 2022 en rythme annualisé, selon une deuxième estimation du Département du Travail qui avait annoncé un taux de 3% en première lecture il y a un mois.
Cette révision en baisse, plus forte que ce qu'anticipaient les économistes, s'explique à la fois par un abaissement de la croissance de la production, à 3,1%, et un relèvement de l'augmentation du nombre d'heures travaillées, à 1,4%.
Compte tenu d'une progression de 4,9% du salaire horaire (au lieu de 4,1% en estimation préliminaire), les coûts unitaires salariaux se sont accrus de 3,2% au dernier trimestre 2022 (au lieu de 1,1% en première lecture).
Les inscriptions au chômage aux Etats-Unis ont encore reculé de -2.000 à 190.000 lors de la semaine au 25 février, selon le département du Travail.

Le consensus misait sur un rebond de +3.000, à 195.000 et c'est plutôt inquiétant à 24H de la publication du 'NFP' (chiffres de l'emploi).
Conséquence immédiate de ces mauvais chiffres, les marchés obligataires US poursuivent leur dégradation amorcée début février.




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