Cette journée de jeudi s'est plutôt mal terminée, les marchés de taux en terminent presque au plus bas du jour.
La situation a mis un peu de temps à se décanter après la publication de nombreuses statistiques aux Etats-Unis et en Europe.
Plutôt résilients en milieu d'après-midi, la lourdeur est revenue sur le compartiment obligataire en toute fin d'après-midi.

Le rendement des bons du Trésor américains à 10 ans se rapproche de ses plus hauts annuels, avec +5Pts de base à 3,4600%.
En Europe, les petits gains de la veille sont effacés et nos OAT affichent une dégradation de +5Pts à 2,305%, les Bunds se retendent de +6Pts à 1,76%, les BTP italiens (+8Pts) refranchissent le cap symbolique des 4% (à 4,046%).
Le 'spread' entre le '10 ans' italien et allemand s'écarte de nouveau vers +230Pts.
Outre-Manche, les 'Gilts' qui se dégradent de +5Pts affichent un nouveau record de rendement de 3,185%.
A noter qu'en France, les résultats définitifs de l'indice des prix à la consommation pour le mois d'août de l'Insee ce matin confirment une petite accalmie, à 5,9%, après +6,1% en juillet, selon les données CVS-CJO.

Beaucoup de chiffres aux Etats Unis et peu de réactions entre 14H30 et 16H: il a fallu du temps pour 'digérer' un menu particulièrement copieux.
Les ventes de détail aux Etats-Unis ont augmenté de 0,3% en août, mais après un recul de 0,4% le mois précédent (chiffre révisé d'une stagnation estimée initialement), selon le Département du Commerce.
Hors automobile (véhicules et équipements), les ventes de détail américaines ont néanmoins diminué de 0,3% le mois dernier par rapport à juillet, là où le consensus de marché anticipait au contraire une augmentation sensible.

La production industrielle américaine a diminué de 0,2% le mois dernier, selon la Réserve fédérale, là où les économistes espéraient une très légère augmentation (confirmant les +0,5% de juillet).

Bonne surprise en revanche avec l'activité manufacturière 'Empire State' (FED de New York) qui a grimpé de 30 points par rapport au mois précédent pour atteindre -1,5, non loin du seuil '0,00' séparant expansion et contraction de l'activité.

Les nouvelles commandes ont légèrement augmenté et les expéditions ont fortement progressé. Les indicateurs du marché du travail indiquaient une augmentation modeste de l'emploi et aucun changement dans la semaine de travail moyenne.

Le sous-indice le plus encourageant, c'est celui des prix qui a nettement baissé, ce qui indique une décélération de l'inflation future.

Mais 'l'Empire State' est occulté par le 'Philly FED', plus pertinent dans son domaine : l'indice de l'activité manufacturière de la Fed de Philadelphie revient en territoire négatif en septembre, passant de 6,2 en août à -9,9 ce mois-ci, soit la troisième lecture négative de l'indice au cours des quatre derniers mois.

Bien que la plupart des entreprises du secteur n'aient signalé aucun changement dans l'activité (69%), la proportion d'entreprises déclarant des baisses (20%) a dépassé la part déclarant des augmentations (10%).

Les indicateurs des entrées de commandes et des expéditions ont également baissé : l'indice des entrées de commandes a chuté de 13 points à -17,6, et celui des expéditions, de 16 points à son plus bas niveau depuis mai 2020, mais est resté positif à 8,8.
La Fed souligne que la production se montre supérieure de 3,7% à son niveau de l'année précédente. Le taux d'utilisation des capacités industrielles s'est tassé de 0,2 point à 80%, niveau toutefois supérieur de 0,4 point à sa moyenne de long terme (1972-2021).

Les inscriptions hebdomadaires au chômage ont baissé de manière inattendue la semaine dernière aux Etats-Unis : -5.000 à 213.000 en données corrigées des variations saisonnières pendant la semaine du 10 septembre, a annoncé jeudi le Département du Travail.
La statistique de la semaine précédente a été également été révisée à la baisse, de 222.000 à 218.000.

Les économistes prévoyaient en moyenne une hausse à 226.000 inscriptions.

La moyenne mobile sur quatre semaines, souvent considérée comme un meilleur indicateur de l'évolution du marché de l'emploi, a baissé de 8000 pour atteindre 224.000 inscriptions.
Enfin, les stocks des entreprises américaines ont augmenté de +0,6% en juillet selon le Département du Commerce (+18,4% sur 1 an, c'est très singulier) : conjugué à la contraction de leurs ventes, pourrait constituer un frein à la croissance économique au troisième trimestre, montrent des données publiées jeudi par le Département du Commerce.
Les ventes des entreprises ont, en parallèle, diminué de 0,9% en juillet, ce qui ne les empêche pas de progresser de 12,5% sur un rythme annuel.

Au rythme actuel des ventes, il faut donc 1,32 mois aux entreprises américaines pour écouler leurs stocks, un ratio en hausse par rapport au mois de juin (1,26).

'La voie vers un atterrissage en douceur continue de se rétrécir : une récession aux Etats-Unis est plus probable qu'improbable au cours des 12 prochains mois', avertissent Tiffany Wilding et Allison Boxer, économistes chez PIMCO.




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