Les marchés obligataires ont replongé et de façon assez spectaculaire puisque nos OAT se tendent de +10Pts à 1,405%, les Bunds de +9Pts à 0,9000%.

L'inflation en Allemagne bat de nouveaux records: le renchérissement des prix de l'énergie a de nouveau alimenté l'inflation qui a grimpé à 7,4% en première estimation au mois d'avril (contre 7,2% attendu, et de 0,8% sur un mois), d'après des chiffres officiels publiés par selon Destatis ce jeudi.

En norme harmonisée IPCH, l'inflation ressort à +0,7% sur un mois et à +7,8% sur un an : du jamais vu depuis 1981 avec le second choc pétrolier lié au conflit Iran-Irak.

A eux seuls, les prix de l'énergie ont grimpé de 35,3% en rythme annuel en avril, un phénomène qui s'est accentué avec le déclenchement de la guerre en Ukraine.
Plus au Sud, les Bonos espagnols flambent de +11Pts à 1,900% et les BTP de +14Pts à 2,710%: revoici les émissions 'latines' proches de leurs pires niveaux annuels (soit depuis septembre 2015 et mai 2019 respectivement).

Outre-Atlantique, la tendance des taux longs n'est pas plus brillante: les T-Bonds US flambent de +10Pts à 2,8620% (par rapport à mercredi, 18H).

Une dégradation paradoxale vu la contraction du PIB américain de -1,4% au 1er trimestre 2022 (loin de +1,1% anticipé par le consensus).
Mais c'est une alerte récessionniste en trompe l'oeil, liée à la chute des exportations : les autres paramètres comme la consommation, l'investissement et l'emploi sont très positifs, presque au zénith depuis avril 2020.

Les US bénéficient d'une forte hausse des dépenses des consommateurs (+2,7%) au cours du 1er trimestre : elle résulte surtout de 'l'effet prix' sur des produits comme les carburants, la nourriture qui représentent des dépenses incompressible... et les ménages les moins favorisés ont commencé à couper dans les dépenses de loisirs.

Le nombre d'inscrits au chômage a reculé de -5.000 en donnée hebdo à 180.000: le département américain du Travail précise que le nombre d'allocataires réguliers a diminué de 1 000 pour atteindre 1,41 million CVS à l'issue de la semaine du 9 au 16 avril.
C'est plus bas niveau algébrique depuis le début des années 1970.

Au Japon, la BoJ (banque centrale) revoit à la hausse ses prévisions d'inflation pour 2022 de +80% à +1,9% mais tout ce que retiennent les marchés, c'est que la BoJ va poursuivre ses rachats d'actifs de 'façon illimité' afin de contenir les taux longs sous 0,25%.
Le rendement du '10 ans' nippon décroche de -6,4Pts à 0,1810%.

La planche à billet va continuer de tourner à une vitesse supersonique et les cambistes ont bien reçu le message: le yen a dévissé de -2% vers 131/$ (-14% depuis le 1er janvier), inscrivant un nouveau plancher depuis février 2002.
Des variations de change aussi extrêmes ne sont jamais de bon augure pour les marchés obligataires et la croissance économique.


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