La semaine se termine mal pour les marchés obligataires de part et d'autre de l'Atlantique avec de nouveaux 'plus bas annuels' (et des rendement qui culminent symétriquement).

Et la glissade du jour ne constitue pas un effritement anodin car des planchers annuels et de 10 mois sont pulvérisés.
Aux Etats Unis, les T-Bonds testent les 1,200% malgré un bien mauvais chiffre publié en milieu d'après-midi, en Europe, nos OAT se tendent de +4,5Pts vers 0,192%, les Bunds de +3,4Pts vers -0,425% (pire score depuis mi-septembre), les Bonos espagnols de presque +5Pts à 0,163%.

Les BTP italiens résistance mieux avec seulement +2,5Pts vers 0,4800%.
Outre-Manche, les Gilts se détendent de -2,2Pts vers 0,467%, mais le rendement gravite toujours au-dessus de 0,425%, ce qui n'est pas optimal.

Outre-Atlantique, les T-Bonds (+4Pts) finissent la semaine en affichant leur pire niveau depuis le 20 mars 2020, à 1,198% (zénith du 12 février égalé, mais risque de clôture bien au-delà des 0,175%), la hausse de taux se limitant cependant à +3Pts sur la semaine... le même écart que sur les OAT, mais en terme de pourcentage, cela n'a rien à voir.

Une tension qui peut surprendre puisque Jerome Powell a rappelé mercredi que si les taux devraient remonter 'substantiellement', c'est tout le système financier qui risquerait de s'effondrer... et le chiffre du jour était de nature à tempérer une éventuelle euphorie à Wall Street.

En effet, le moral des ménages américains a subi une détérioration inattendue au mois de février, selon l'enquête mensuelle préliminaire de l'Université du Michigan, dévoilés vendredi.

L'indice de confiance est ainsi retombé de presque -3Pts, à 76,2 ce mois-ci, contre 79 points en janvier et 101 en février 2020.

Les économistes attendaient au contraire un chiffre en hausse, à 80,9, sous l'effet de la récente amélioration de la crise sanitaire aux Etats-Unis, qui aurait dû avoir rendu les ménages moins anxieux

Richard Curtin, le directeur de l'enquête, explique dans un communiqué que la baisse est essentiellement imputable à la dégradation des perspectives des ménages disposant de revenus annuels inférieurs à 75.000 dollars (rappel: cela correspond à 6.250$/mois, soit un peu plus de 5.000E, ce qui se situe bien au-delà du 'seuil de richesse' estimé en France de façon très subjective à 4.000E/mois).

A l'inverse, chez les ménages les plus riches du tiers supérieur, 54% des répondants de cette catégorie estiment que leur situation financière s'est améliorée (ce qui normal puisque 80% du patrimoine des millionnaires est placé en actions qui battent record sur record).

La chute de l'indice de confiance 'U-Mich' a certainement été éclipsée par les retombées potentiellement inflationnistes du plan de relance de Joe Biden, que la présidente de la Chambre des représentants Nancy Pelosi espère voir mis en place d'ici à la fin du mois'.
Lors de la présentation au Congrès, il figurera la proposition de l'instauration d'un salaire minimum de 15$ (une des promesses de campagne), ce qui semble bien faire brutalement resurgir les anticipations inflationnistes.


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