La semaine semblait susceptible de s'achever sur un beau doublé de progression des indices boursiers mais également des bons du Trésor.
Tout allait pour le mieux peu après 14H30 et la publication d'un 'bon' indice 'PCE'.
Le taux d'inflation annuel du 'panier de la ménagère américaine- recule de -0,1% comme prévu à 2,6% en données brutes et de 0,2 point à 2,6% en sous-jacent (hors énergie et alimentation) contre un repli de -0,1% anticipé en données 'core'.
Le '10 ans' US réservait un très bon accueil à ces chiffres en se détendant de -4Pts vers 4,2600% peu après 14H30... mais la vapeur s'est inversée vers 15H et la lourdeur s'est amplifiée au fil des minutes, de telle sorte que les T-Bonds finissent au plus bas, avec des rendements (+5Pts ce vendredi et +8Pts en hebdo) aux pires niveaux de la semaine, soit 4,34%, le '30 ans' rajoutant +6Pts vers 4,487%.

Le Département du Commerce indique par ailleurs que les dépenses des ménages américains ont augmenté de 0,2% en mai par rapport au mois précédent, tandis que leurs revenus ont progressé de 0,5% (plus qu'anticipé).

Difficile de déterminer si les intervenants 'optimistes' vont rester majoritaires (58%) à anticiper une baisse des taux directeurs de la FED à l'issue de sa réunion du mois de septembre, mais la vigueur de la croissance et la persistance de l'inflation ont remis en cause l'idée selon laquelle la Fed puisse procéder à plusieurs baisses de taux cette année.

La tendance n'est pas davantage positive ce soir en Europe : nos OAT se tendent de +3Pts vers 3,303% (+12Pts sur la semaine écoulée, +20Pts depuis le 7 juin, pire niveau depuis début novembre 2023) tandis que les Bunds décalent de +4Pts vers 2,4910% (+8Pts en hebdo): le 'spread' OAT/Bunds se maintient au-delà de 83Pts.
Les BTP italiens s'en tirent mieux que les Bunds avec +3Pts à 4,065%, le '10 ans' portugais (3,2300%) continue de creuser l'écart avec nos OAT, son avantage atteint un record de +7Pts.
Les détenteurs d'OAT manifestent leur nervosité en amont du premier tour des élections législatives françaises ce dimanche.

'A en croire les derniers sondages, le scénario le plus probable est celui d'un parlement sans majorité et sans parti dominant', rappellent les analystes de Danske Bank.

'Dans un tel contexte, les pires craintes des marchés entourant de vastes augmentations des dépenses budgétaires devraient s'atténuer, car le nouveau gouvernement devra forcément accepter des compromis afin de faire passer ses projets de loi', souligne la banque danoises.

Les investisseurs n'ont pas réagi aujourd'hui à plusieurs statistiques publiés en Europe ce matin : les dépenses de consommation des ménages français en biens rebondissent au mois de mai de 1,5% en volume (après ‑0,9% en avril, donnée révisée en baisse de 0,1 point par rapport à l'estimation initiale).

Par ailleurs, sur un an, les prix à la consommation en France augmenteraient de 2,1% en juin 2024, un taux en baisse donc après celui de 2,3% observé le mois précédent.

Même tendance en Espagne où l'inflation est repartie à la baisse au mois de juin, a annoncé vendredi l'Institut national de la statistique (Ine), un recul essentiellement lié au repli des prix des carburants.

Mais l'actualité politique aux Etats-Unis incite aussi à la prudence, alors que Donald Trump semble s'être montré bien plus convaincant que Joe Biden hier soir, à l'occasion du premier débat entre les deux principaux candidats à l'élection présidentielle.

Selon un sondage CNN réalisé dans la nuit, Donald Trump a largement remporté ce premier duel télévisé en vue du scrutin de novembre, 67% des téléspectateurs lui accordant la victoire contre 33% au président sortant, jugé fatigué et confus.

Sur le marché pétrolier, les cours du brut restent orientés à la hausse avec un baril de Brent qui s'apprécie de 0,7%, vers 87$ (au plus haut depuis 2 mois)... voilà qui ne doit pas renforcer les espoirs des baisse des prix au cours des prochaines semaines.

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