par Thaier Al-Sudani et Kawa Omar

TAL AFAR, Irak, 26 août (Reuters) - Les troupes irakiennes ont hissé samedi le drapeau irakien au coeur de Tal Afar, dernier fief urbain du groupe Etat islamique dans le nord-ouest de l'Irak, et elles disent être sur le point de s'en assurer le contrôle total, au terme d'une semaine d'offensive.

Les forces de sécurité avaient reconquis à la date de samedi soir 27 des 29 quartiers de Tal Afar, mais dans les deux restants, dans le nord-est de cette cité qui comptait naguère 200.000 habitants, les combats se poursuivent, a indiqué le commandement des opérations conjointes irakiennes.

Plusieurs localités situées au nord de Tal Afar n'ont pas encore été reprises, lit-on dans le communiqué du commandement.

"Tal Afar est sur le point de tomber entièrement aux mains de nos forces, il ne reste que 5%" de territoires à reconquérir, a déclaré le porte-parole de l'armée à Reuters.

"Nous espérons que la libération interviendra très rapidement", avait déclaré un peu plus tôt le ministre irakien des Affaires étrangère, Ibrahim al Jaafari, pendant une conférence de presse à Bagdad avec son homologue français Jean-Yves Le Drian et la ministre française des Armées, Florence Parly.

L'effondrement des djihadistes à Tal Afar confirme les évaluations de l'armée irakienne selon lesquelles les structures de contrôle et de commandement de l'EI dans cette région ont été décimées lors de la bataille de Mossoul.

Les forces irakiennes estimaient le nombre de combattants djihadistes à environ 2.000 lorsqu'elles ont lancé l'opération de reconquête, le 20 août. Elles pensent que la reprise totale de la ville devrait être achevée dans les prochaines heures.

Les forces d'élite du Service de contre-terrorisme ont repris la citadelle de Tal Afar datant de l'ère ottomane, en grande partie détruite, et y ont hissé le drapeau irakien. Une bonne partie de la citadelle a été dynamitée par les djihadistes à leur arrivée dans Tal Afar, en 2014.

Tal Afar se situe entre la frontière syrienne et Mossoul. Théâtre de violences entre sunnites et chiites depuis l'invasion américaine de l'Irak en 2003, la ville a fourni à l'EI nombre de ses commandants.

La coalition dirigée par les Etats-Unis, qui appuie l'opération de reconquête, estimait le nombre de civils pris au piège à Tal Afar entre 10.000 et 20.000. Comme à Mossoul, ceux-ci ont payé un lourd tribu aux combats. (Tangi Salaün et Eric Faye pour le service français)