Le pompier-pyromane. Elon Musk a revêtu un déguisement de pompier pour éteindre l'incendie qu'il avait lui-même allumé la semaine dernière en annonçant un projet de retrait de la cote de Tesla, allant jusqu'à sortir un prix de 420 USD par action de son chapeau. Mais cela ne marche pas très bien. Le roi de la communication à l'emporte-pièce, car c'est au final la forme plus que le fond qui peut lui être reproché en l'espèce, s'est réjoui hier d'avoir embauché Silver Lake et Goldman Sachs pour prodiguer leurs conseils sur le projet. Mais la banque a laissé entendre qu'aucun engagement formel n'a été signé, selon des informateurs de Reuters. Un grief de plus pour le dossier de la SEC ?

L'autre grosse pomme. Berkshire Hathaway, la société du légendaire investisseur Warren Buffett, a encore croqué dans la pomme au second trimestre. Les documents officiels publiés hier soir montrent que son groupe a porté sa détention dans Apple à 251 955 877 actions, soit 5% de plus qu'au 31 mars 2018. La société californienne est, de loin, la plus grosse ligne de Berkshire : 52,85 milliards de dollars de valeur de marché sur la base du cours de la veille, 209,75 USD.

Ça ne matche plus. Dix cofondateurs et cadres d'origine de Tinder se rebiffent contre IAC/InterActiveCorp et Match Group, les propriétaires du site de rencontre. Ils ont assigné en justice les deux maison-mères qu'ils accusent d'avoir ourdi une machination pour sous-valoriser Tinder, faisant perdre de la valeur à leurs plans d'options. Les plaignants demandent au tribunal de fixer leur préjudice à au moins 2 milliards de dollars. Evidemment, IAC et Match ne partagent pas ce point de vue. Ils ont répliqué en rappelant que le processus "rigoureux et contractuel" a été préparé par "deux banques d'investissement indépendantes d'envergure mondiale" et que "M. Rad et sa joyeuse bande de plaignants n'ont pas aimé le résultat" et qu'il "a un riche historique de déclarations publiques farfelues". Ambiance.

Alphabet assure. La maison-mère de Google a injecté 375 millions de dollars dans Oscar Health, une fintech du secteur de l'assurance santé qu'elle couvait déjà via d'autres structures de capital-risque depuis sa création en 2012. Alphabet se positionne à hauteur de 10% du capital. Oscar, une "assurtech", avait fait parler d'elle il y a trois ans en proposant à ses clients de porter un bracelet connecté les incitant à pratiquer de l'exercice physique. L'atteinte de certains objectifs leur permettait d'obtenir des réductions ou des bons d'achat. Depuis, la société a grandi mais garde un biais innovant centré sur la prévention, les efforts personnels et l'interconnexion des données grâce à l'IoT. Ses détracteurs craignent une "ubérisation" de la santé. Oscar avait signé un partenariat avec le français Axa en début d'année.

Far-East Cry. La Chine est en train de réorganiser en profondeur son système de supervision du jeux vidéo. Il en résulte un gel des autorisations de commercialisation, a appris l'Agence Bloomberg. Un durcissement de la politique de Pékin, pourtant déjà fort contraignante, est plus que probable. La rumeur fait écho aux déboires du géant local Tencent, qui a dû retirer lundi de sa plateforme Wegame le jeu PC "Monster Hunt : World" de Capcom. Un best-seller dans le monde, récemment lancé en Chine. Les dirigeants ont expliqué que le régulateur local avait reçu des plaintes au sujet de la violence du jeu. Le marché chinois du jeu vidéo est un eldorado complexe pour les éditeurs. Le français Ubisoft, présent de longue date dans le pays avec deux studios, a fait entrer Tencent dans son capital il y a quelques mois.