par Robin Emmott

BRUXELLES, 29 mars (Reuters) - Les donateurs internationaux se sont engagés mardi à verser une aide totale de 6,4 milliards de dollars (5,45 milliards d'euros) aux déplacés et réfugiés syriens après une décennie de guerre civile, loin de l'objectif de 10 milliards de dollars que les Nations unies espéraient atteindre face à l'aggravation de la situation humanitaire.

L'argent a été promis dans le cadre de la cinquième conférence annuelle de Bruxelles sur l'aide à la Syrie, organisée par l'Union européenne.

L'Onu demandait 4,2 milliards de dollars pour les personnes déplacées à l'intérieur de la Syrie et 5,8 milliards de dollars pour les réfugiés et leurs pays d'accueil au Moyen-Orient.

En 2020 et 2019, les Nations unies avaient obtenu plus de 7 milliards de dollars. L'Onu table cependant sur d'autres engagements au cours de l'année, car l'aide s'étale sur les années 2021 et 2022.

Lors de son intervention, le ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian a déclaré que la France consacrerait 560 millions d'euros supplémentaires pour la période 2021-2022.

Quelque 24 millions de personnes en Syrie et dans les pays voisins ont besoin d'une aide de première nécessité, soit quatre millions de plus que l'an dernier et le nombre le plus élevé depuis que la répression des manifestants pro-démocratie par le président syrien Bachar al Assad au printemps 2011 a conduit à la guerre civile.

"Cela a été dix ans de désespoir et de désastre pour les Syriens", a déclaré Mark Lowcock, secrétaire général adjoint aux Affaires humanitaires de l'Onu, ajoutant que "la situation empire".

Les combats entre les forces armées syriennes et les rebelles ont diminué depuis qu'un accord conclu il y a un an a mis fin à une campagne de bombardements menée par la Russie qui avait fait plus d'un million de déplacés.

Le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, décrivait le 10 mars dernier, dixième anniversaire des premières manifestations contre Bachar al Assad, la Syrie comme un "cauchemar vivant" où près de la moitié des enfants n'a rien connu d'autre que la guerre. (version française Camille Raynaud et Jean-Stéphane Brosse)