LUDWIGSBURG, Allemagne, 22 septembre (Reuters) - François Hollande s'est prononcé samedi pour la mise en place d'une supervision bancaire en Europe le plus tôt possible, tandis que la chancelière Angela Merkel insistait pour se donner le temps pour garantir la qualité du dispositif.

France et Allemagne peinent à trouver une position commune sur la création de cet instrument qui vise à rompre l'interdépendance entre les banques et les gouvernements endettés, un cercle vicieux qui a exacerbé la crise.

"Je suis pour l'union bancaire. C'est une étape très importante par rapport aux objectifs qui sont les nôtres", a dit François Hollande lors d'une conférence de presse commune avec la chancelière près de Ludwigsburg, en Allemagne. "Nous pouvons le faire par stades successifs, et le plus tôt sera le mieux".

Angela Merkel s'est montrée plus réservée, insistant sur la qualité du dispositif final.

"Pour nous ce qui est important, c'est que la qualité soit assurée (...) Cela ne sert à rien de faire quelque chose trop vite, qui ne fonctionne pas", a-t-elle dit.

"Il faut de la qualité, on verra le temps que ça pendra", a insisté la chancelière. "Nous allons demander à nos ministres des Finances de travailler en étroite coopération et le plus vite que possible".

Pour Angela Merkel, "il ne s'agit pas de faire à la va-vite quelque chose qui ne marche pas mais il ne s'agit pas non plus de repousser les choses à la Saint-Glinglin".

Partisan de cette réforme dès le sommet européen de juin dernier, Berlin a mis en garde depuis contre une mise en oeuvre trop hâtive, s'inquiétant de perdre son droit de regard sur les nombreuses banques régionales et coopératives allemandes.

Alors que Paris plaide pour une supervision de la totalité des quelque 6.000 banques de la zone euro, Berlin souhaite la limiter aux grandes banques dites systémiques, dont la faillite mettrait en péril la finance européenne.

La question "n'est pas idéologique", estime le ministre des Finances français, Pierre Moscovici, qui était du voyage en Allemagne.

"Les Allemands ont un système spécifique et nous, nous voulons maintenir notre système de banque universel", ,a-t-il ajouté devant quelques journalistes avant le début de la conférence de presse. (Elizabeth Pineau, édité par Yves Clarisse)