Paris (awp/afp) - SpaceX, qui a demandé les autorisations de lancer 42.000 satellites pour sa constellation Starlink destinée à fournir du haut débit depuis l'espace, n'aura vraisemblablement pas besoin d'en mettre autant en orbite, a estimé lundi sa directrice des opérations Gwynne Shotwell.

"Nous voulons bien sûr lancer plus de satellites car de plus en plus de gens veulent utiliser le service", insuffisant notamment aux États-Unis, a affirmé à quelques journalistes la dirigeante de la compagnie du milliardaire américain Elon Musk. Mais, "je ne pense pas que nous aurons besoin de 40.000 satellites pour fournir un bon service au niveau mondial", a-t-elle ajouté.

Des satellites plus massifs, dotées d'antennes plus grandes et de meilleure capacité, comme ceux de la prochaine génération que SpaceX s'apprête à mettre en orbite, permettront selon elle d'en réduire le nombre.

L'explosion du nombre de satellites, notamment à quelques centaines de kilomètres d'altitude, fait craindre un encombrement de l'orbite basse et la multiplication des débris en cas de collision. Certains astronomes mettent par ailleurs en garde contre la pollution visuelle, néfaste pour leurs observations.

SpaceX a déployé près de 3.000 satellites Starlink depuis 2019 et effectue environ un lancement par semaine avec ses propres fusées Falcon 9 pour accélérer le déploiement de sa constellation.

Dimanche, SpaceX a ainsi lancé 34 satellites supplémentaires à bord d'une Falcon 9 dont l'étage principal était réutilisé pour la quatorzième fois, une première, s'est-elle félicité.

Le service Starlink, lancé fin 2020, permet aux habitants des zones mal desservies par les réseaux fixes et mobiles des opérateurs télécoms d'avoir accès à internet à haut débit. Le service est également proposé pour les navires et avions commerciaux ainsi qu'aux petites entreprises.

Il nécessite une antenne et un wifi vendus près de 500 euros et un abonnement de 50 euros par mois pour la France (110 dollars aux États-Unis).

Selon Mme Shotwell, Starlink compte plus de 700.000 clients dans le monde, dont 75.000 en Europe et 6.500 en France. Et pour la première fois, "cette année, nos revenus pourraient couvrir nos coûts opérationnels", a-t-elle indiqué.

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