L'indice mensuel du sentiment économique des 17 pays membres de la zone euro, publié par la Commission européenne, est tombé à 85 points en septembre, contre 86,1 le mois précédent et un consensus à 86,1.

"C'est un nouveau coup aux espoirs européens de croissance (...) après la publication de l'indice PMI des directeurs d'achat qui indique que le secteur manufacturier et celui des services se sont contractés en septembre, à un rythme qui a été le plus soutenu depuis 39 mois", analyse Howard Archer, économiste à IHS Global Insight.

Ces indicateurs, ajoutent-ils, augurent d'un nouveau recul du PIB de la zone euro au troisième trimestre.

L'indicateur du climat des affaires en zone euro publié par la Commission européenne s'est affiché à -1,34 en septembre, à un plus bas depuis octobre 2009, après -1,18 en août, alors que les marchés s'attendaient à -1,19.

"C'est mauvais. Tous les indicateurs sont en berne, nous nous dirigeons vers un autre trimestre de contraction du PIB", commente Carsten Brzeski, économiste pour la banque ING à Bruxelles.

"Malgré le programme de rachat d'obligations (de la BCE) et le feu vert de la Cour constitutionnelle allemande (au Mécanisme européen de stabilité) qui ont beaucoup fait pour calmer les marchés financiers, il reste le gros problème du manque de croissance."

Après une stagnation lors des trois premiers mois de l'année et un recul au deuxième trimestre, les économistes s'attendent à une nouvelle contraction de l'économie de la zone euro pour les trois mois de juillet à septembre, ce qui marquerait l'entrée de la zone euro en récession.

MAUVAIS CHIFFRES ALLEMANDS

L'Allemagne est à son tour atteinte par la dégradation des conditions économiques.

"La répartition par pays révèle une plus grande détérioration des conditions dans le coeur de la zone euro qu'en périphérie, où les indicateurs restent tout de même à de faibles niveaux", souligne Evelyn Herrmann, économiste spécialiste de l'Europe chez BNP Paribas, notant que l'indice du sentiment économique en Allemagne a révélé une nouvelle détérioration, à 94,7 après 95,8.

Une contraction des prêts et une hausse du chômage en Allemagne renforcent le pessimisme ambiant.

Le chômage a augmenté pour le sixième mois consécutif en septembre, ce qui fait craindre que la consommation des ménages allemands ne puisse pas compenser un affaiblissement des exportations vers des pays de la zone euro en crise. Le chômage reste cependant proche de son plus bas niveau depuis la réunification allemande, avec un taux de 6,8% qui contraste avec les niveaux atteints en France et en Espagne notamment.

En France, le seuil des trois millions de chômeurs a été franchi en août et le taux de chômage atteint 9,2%.

Les chiffres des prêts aux ménages et aux entreprises, également publiés jeudi, traduisent aussi une dégradation de la conjoncture plus importante qu'attendu en août. Il en va de même pour l'indice de confiance des consommateurs de la zone euro.

Selon une enquête Reuters réalisée auprès d'une centaine d'économistes, la Banque centrale européenne devrait à nouveau baisser son taux directeur en novembre ou décembre, pour soutenir une économie flageolante.

Agathe Machecourt pour le service français, édité par Dominique Rodriguez

par Jan Strupczewski