(Actualisé avec ministre des AE et Ban Ki-moon)

par Amy Sawitta Lefevre

BANGKOK, 11 janvier (Reuters) - Des manifestants hostiles au gouvernement thaïlandais ont essuyé des tirs qui ont fait sept blessés dans leurs rangs, samedi matin à Bangkok.

Cet incident fait craindre une flambée de violence la semaine prochaine, quand l'opposition va tenter de "fermer" la capitale dans le cadre de sa campagne pour renverser le Premier ministre Yingluck Shinawatra.

"Deux fusillades se sont produites aux premières heures de la matinée à un carrefour près de la zone touristique de Khao San Road. Au total, sept personnes, pour la plupart des manifestants contre le gouvernement, ont été blessées. Une enquête est ouverte pour déterminer qui étaient les hommes armés", a déclaré le chef de la police nationale, Adul Saengsingkaew.

Un des manifestants blessés se trouve dans un état critique, selon le centre médical d'Erawan qui supervise les hôpitaux de Bangkok.

Vendredi, des heurts entre manifestants et forces de l'ordre à l'extérieur de Bangkok ont fait au moins six blessés.

Lors d'une cérémonie organisée samedi pour la journée des Enfants, le chef de l'armée thaïlandaise, Prayuth Chan-ocha, a dit craindre une escalade de la violence la semaine prochaine.

"Je suis inquiet pour la sécurité parce qu'il y aura beaucoup de gens. La violence est en augmentation", a déclaré Prayuth Chan-ocha. Nous pouvons avoir des opinions différentes sans pour autant nous entre-tuer."

INQUIÉTUDE À L'ONU

De nombreux Thaïlandais s'attendent à voir l'armée intervenir sous peu pour mettre fin à la crise politique. Les rumeurs de coup d'Etat imminent vont bon train.

L'appareil militaire a réussi ou tenté 18 putschs en 81 ans. Cette fois, il tente de rester neutre.

Les autorités ont prévu de déployer plus de 14.000 policiers et militaires lundi pour maintenir l'ordre dans les rues. La police sera notamment présente dans le principal aéroport.

"Je ne crois pas qu'un coup d'Etat puisse advenir (...) Ce lundi, l'armée et la police assureront la sécurité", a commenté le ministre des Affaires étrangères, Surapong Tovichakchaikul.

A New York, le secrétaire général de l'Onu a prôné la retenue. "Je crains fort que la situation ne se dégrade dans les jours qui viennent, en particulier lundi (...), quand les manifestants voudront fermer Bangkok", a dit Ban Ki-moon.

"J'exhorte toutes ceux qui sont impliqués à faire preuve de retenue, à éviter les provocations et à combler leurs divergences pacifiquement, par le dialogue", a-t-il ajouté. (Danielle Rouquié et Jean-Philippe Lefief pour le service français)