S'exprimant lors d'un forum économique dans la ville de Vladivostok, en Extrême-Orient russe, M. Poutine s'est attaqué à l'accord, négocié par la Turquie et les Nations unies, en déclarant que les exportations de céréales ukrainiennes n'allaient pas aux pays les plus pauvres du monde comme prévu initialement.

Il a mis en garde contre une crise alimentaire mondiale si la situation n'était pas réglée, disant qu'il contacterait le président turc Tayyip Erdogan pour discuter d'éventuelles restrictions sur les pays qui peuvent recevoir des cargaisons.

"Une fois de plus, les pays en développement ont tout simplement été trompés et continuent de l'être. Il est évident qu'avec cette approche, l'ampleur des problèmes alimentaires dans le monde ne fera qu'augmenter ... ce qui peut conduire à une catastrophe humanitaire sans précédent."

Poutine a déclaré que seuls deux des 87 navires, transportant 60 000 tonnes de produits, sont allés dans des pays pauvres, car il a accusé l'Occident d'agir comme des États coloniaux.

"Presque toutes les céréales exportées d'Ukraine ne sont pas envoyées vers les pays en développement les plus pauvres, mais vers les pays de l'Union européenne", a déclaré M. Poutine lors d'un forum économique dans la ville de Vladivostok, dans l'est du pays, mercredi.

Le ministre ukrainien de l'agriculture a déclaré mercredi qu'il n'était au courant d'aucune mesure officielle prise par la Russie pour modifier les termes de l'accord, qui reste la seule avancée diplomatique significative dans le conflit de six mois.

M. Poutine a également déclaré que certaines restrictions sur les exportations d'engrais de la Russie avaient été assouplies, mais que des "sanctions intelligentes" compliquaient encore le commerce russe.

Moscou affirme qu'on lui a promis la levée de certaines sanctions logistiques qui, selon elle, perturbent ses propres exportations de produits agricoles et d'engrais, en échange de l'allègement du blocus militaire des ports du sud de l'Ukraine.

"Il n'y a pas de sanctions directes contre les produits, mais il existe des restrictions liées à la logistique, au fret, aux paiements et aux assurances. Bon nombre de ces éléments de restrictions demeurent", a déclaré M. Poutine.