Le président de la République, Nicolas Sarkozy, a tenté lundi de minimiser la portée de l'abaissement de la note de crédit de la France par Standard & Poor's, affirmant que les décisions des agences de notation ne devaient pas "définir les politiques économiques".

Interrogé sur la perte du AAA français lors d'une conférence de presse conjointe avec le Premier ministre espagnol, Mariano Rajoy, à Madrid, le président français a appelé à "réagir à ces décisions avec sang froid, avec recul. Sur le fonds des choses, ma conviction est que cela ne change rien".

Le président de la République a relativisé l'annonce de S&P en faisant référence à un rapport publié lundi par l'agence Moody's: "vendredi, une agence a fait perdre le triple A. Lundi, une agence confirme que la France garde le triple A", a affirmé Nicolas Sarkozy.

Moody's avait en fait indiqué dans un rapport qu'elle poursuivait son examen de la note de la France, actuellement de AAA et assortie d'une perspective stable, mais n'a pas procédé à une confirmation formelle du triple A français.

L'agence a d'ailleurs précisé qu'elle tiendrait le marché informé d'ici à la fin du premier trimestre d'une éventuelle modification des perspectives de la note de la France. Elle a aussi prévenu que le triple A français serait menacé si le coefficient de dette publique sur produit intérieur brut (PIB) du pays ne donnait pas de signes de stabilisation "à des niveaux abordables".

A Madrid, Nicolas Sarkozy a par ailleurs affirmé lundi vouloir se concentrer sur "l'économie réelle" et non pas sur les "commentaires des uns et des autres", indiquant qu'il entendait promouvoir une politique de baisse des dépenses publiques, mais aussi de soutien de la croissance et de la compétitivité.

"Le travail maintenant doit porter sur la croissance et la compétitivité. On ne résoudra pas la crise par la seule réduction des dépenses", a-t-il affirmé. Dans ce cadre, le gouvernement annoncera dans les semaines qui viennent des mesures de soutien à la croissance, a annoncé le président de la République, sans fournir de précisions.

Sur le plan strictement budgétaire, les efforts de la France se traduiront par un déficit budgétaire inférieur à l'objectif de 5,7% du PIB initialement annoncé pour 2011, a également rappelé Nicolas Sarkozy: "Pour 2011, la France fera mieux que ce à quoi elle s'était engagée, sensiblement mieux", a-t-il affirmé.

-Thomas Varela, Dow Jones Newswires; +331 40 17 17 72; thomas.varela@dowjones.com