Moscou (awp/afp) - L'économie russe a renoué avec la croissance en 2017 après deux ans de récession, mais la reprise n'a pas été à la hauteur des objectifs du gouvernement, mettant en relief les risques d'essoufflement à moins de deux mois de la présidentielle.

Le Produit intérieur brut a augmenté de 1,5% l'an dernier, après des contractions de 2,8% en 2015 et de 0,2% en 2016, a indiqué jeudi l'agence des statistiques Rosstat.

Le ministre de l'Economie Maxime Orechkine avait à plusieurs reprises dans l'année dit espérer une croissance de 2%, voire plus au regard des chiffres bien meilleurs que prévu du début d'année.

Mais la fin d'année s'est révélée moins dynamique avec notamment un rechute de la production industrielle.

La Russie a traversé en 2015 et 2016 sa plus longue récession depuis l'arrivée au pouvoir de Vladimir Poutine il y a 18 ans. Cette crise, qui a entraîné une lourde chute du pouvoir d'achat des ménages russes, a été provoquée par l'effondrement des prix du pétrole et les sanctions occidentales liées à la crise ukrainienne.

Le retour de la croissance constitue un soulagement pour les autorités qui ne cessent de mettre en avant la relative résistance de l'économie aux chocs extérieurs. Mais la reprise reste loin des taux de plus de 7% en moyenne des deux premiers mandats de Vladimir Poutine (2000-2008) dopés par la manne pétrolière, et ne suffit pas à soutenir le pouvoir d'achat qui a subi l'an dernier sa quatrième année de baisse consécutive.

Érigeant l'objectif d'atteindre des taux de croissance supérieurs à la moyenne mondiale (3,9% en 2018 selon le FMI), le président russe lui-même a mis en garde contre le risque de stagnation faute de réformes.

Il a confié à plusieurs économistes la tâche de proposer des mesures pour dynamiser et diversifier l'économie, en vue de la présidentielle de mars prochain mais ces appels sont passés au second plan depuis la sortie de récession.

afp/rp