Moscou (awp/afp) - La reprise de l'économie russe, sortie fin 2016 de deux ans de récession, s'est ralentie au troisième trimestre, selon l'estimation donnée vendredi par le ministre de l'Economie qui va dans le sens de l'essoufflement craint par de nombreux experts.

Le produit intérieur brut a enregistré une croissance de 2,2% sur un an entre juillet et septembre, a déclaré Maxime Orechkine lors d'une rencontre avec Vladimir Poutine.

Au deuxième trimestre, la croissance avait été de 2,5% sur un an selon l'agence des statistiques Rosstat qui doit publier le chiffre officiel du troisième trimestre dans les semaines à venir.

A cinq mois de la présidentielle, au cours de laquelle Vladimir Poutine devrait sauf surprise briguer un quatrième mandat, ce chiffre confirme la sortie de la plus longue récession traversée par le pays depuis son arrivée au pouvoir fin 1999.

La crise, qui a entraîné une lourde chute du pouvoir d'achat des ménages russes, a été provoquée par l'effondrement des prix du pétrole et les sanctions occidentales liées à la crise ukrainienne.

"Pour les trimestres à venir, les prévisions sont positives", a assuré Maxime Orechkine, cité dans un compte rendu publié par le Kremlin.

"Il y a des facteurs liés au rebond des salaires, du crédit, des investissements. Ces facteurs vont se prolonger et cela va soutenir l'activité économique", a-t-il expliqué.

"Mais il est bien sûr trop tôt pour parler de croissance à long terme, de sa solidité", a ajouté le ministre.

Le gouvernement prévoit une croissance de 2% en 2017 après des contractions de 0,2% en 2016 et de 2,8% en 2015.

Dans ses prévisions économiques mondiales début octobre, le FMI a relevé sa prévision de croissance à 1,8% cette année, contre 1,4% auparavant.

Mais il a mis en garde contre les freins structurels qui risquent de peser sur sa croissance à plus long terme, comme la baisse de la population active, le besoin d'attirer davantage d'investissements ou la dépendance aux hydrocarbures.

Érigeant l'objectif d'atteindre des taux de croissance supérieurs à la moyenne mondiale (3,6% en 2017 selon le FMI), le président russe Vladimir Poutine lui-même a mis en garde contre le risque de stagnation faute de réformes.

Il a confié à plusieurs économistes la tâche de proposer des mesures pour dynamiser et diversifier l'économie, en vue de la présidentielle de mars prochain mais ces appels sont passés au second plan depuis la sortie de récession.

afp/jh