(Actualisé avec réunion des "Amis de la Syrie", département d'Etat § 7-8)

par Alexei Anishchuk

MOSCOU, 17 octobre (Reuters) - Le vice-Premier ministre syrien, Kadri Djamil, a annoncé jeudi que la conférence de paix sur la Syrie, dite "Genève 2", aurait lieu les 23 et 24 novembre, avant d'être démenti par la Russie et les Etats-Unis.

Une porte-parole de l'émissaire spécial des Nations unies pour la Syrie, Lakhdar Brahimi, a aussi déclaré qu'aucun accord n'avait été conclu au sujet de la date de cette conférence censée réunir des représentants du régime syrien et des opposants à Bachar al Assad.

Au cours d'une conférence de presse à Moscou, Kadri Djamil a annoncé ce qui était, selon lui, les dates de "Genève 2", initiative conjointement lancée en mai par les Etats-Unis et la Russie.

Prié de confirmer les dates de cette conférence plusieurs fois retardée, Kadri Djamil a par la suite déclaré à Reuters : "Oui, c'est ce que (le secrétaire général de l'Onu) Ban Ki-moon dit, pas moi".

Cette annonce a été relativisée ensuite par le porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, Alexander Loukachevitch, qui a déclaré: "Il ne faut rien anticiper."

"Il est de la responsabilité du secrétaire général de l'Onu d'annoncer et de fixer les dates acceptées par toutes les parties, cela n'est pas du ressort des responsables syriens", a-t-il dit.

Les Etats-Unis ont abondé dans ce sens. "Nous avons parlé de dates possibles mais rien n'a été arrêté. Aucune date n'est définitive tant qu'elle n'a pas été fixée et annoncée par l'Onu", a déclaré la porte-parole du département d'Etat.

Jen Psaki a ajouté que le secrétaire d'Etat John Kerry participerait mardi à Londres à une réunion des "Amis de la Syrie", qui réunit des pays occidentaux et arabes.

Khawla Mattar, porte-parole de Lakhdar Brahimi, a dit ne s'attendre à aucune annonce à ce sujet avant début novembre. "Nous n'annonçons toujours pas de date car nous ne pensons pas qu'elle ait été finalisée ou acceptée par toutes les parties", a-t-elle déclaré.

IMPASSE

Un collaborateur de Lakhdar Brahimi, Nasser al Kidwa, va rencontrer des représentants de l'opposition syrienne à Istanbul et ailleurs "pour voir avec eux s'ils sont prêts pour des dates précises en novembre", a ajouté la porte-parole de l'émissaire de l'Onu.

Le conflit en Syrie a fait plus de 100.000 morts, selon l'Onu.

Après une attaque chimique dans les environs de Damas le 21 août, les Etats-Unis et la Russie, qui soutient le régime syrien, se sont mis d'accord en septembre pour organiser le démantèlement de l'arsenal chimique détenu par les troupes de Bachar al Assad.

Malgré cette avancée, Lakhdar Brahimi avait alors jugé qu'il n'était pas certain qu'une conférence de paix puisse se tenir mi-novembre comme prévu.

Kadri Djamil, qui a effectué de nombreuses visites à Moscou depuis le début du soulèvement contre Bachar al Assad en mars 2011, a reconnu que cette deuxième conférence de paix était nécessaire car "tout le monde se trouve dans une impasse, militaire et politique".

"Genève est la solution pour tout le monde : les Américains, les Russes, le régime syrien et l'opposition. Celui qui s'en rend compte le premier en tirera bénéfice. Celui qui ne s'en rend pas compte se verra débarquer du processus politique", a-t-il dit. (Avec Stephanie Nebehay à Genève et Lesley Wroughton à Washington; Danielle Rouquié, Pierre Sérisier et Bertrand Boucey pour le service français, édité par Pascal Liétout)