LONDRES/GDANSK, Pologne (Reuters) - Des Russes interpellés lors des manifestations contre la mobilisation partielle décrétée par Vladimir Poutine se sont vu imposer un ordre de conscription pendant leur détention, selon le groupe de défense des droits OVD-Info.

L'annonce par le président russe de la première mobilisation à grande échelle depuis la Seconde Guerre mondiale, pour le conflit en Ukraine, a poussé de nombreux Russes au départ. Des manifestations ont aussi été organisées - et rapidement dispersées par la police - dans plusieurs villes de Russie.

Selon OVD-Info, au moins 1.310 manifestants ont été arrêtés et certains se sont vu signifier leur enrôlement. À Moscou, un manifestant a appris qu'il risquait une peine de dix ans de prison s'il s'y opposait.

En vertu de la loi fédérale russe, il est interdit aux citoyens qui sont inscrits dans l'armée de quitter leur lieu de résidence sans l'autorisation des commissariats militaires et des organes exécutifs fédéraux. En cas de non respect, la loi prévoit des peines de prison de plusieurs années et de lourdes amendes.

"Des informations ont été reçues de 15 départements de police selon lesquelles les hommes détenus ont reçu une convocation au bureau d'enregistrement et d'enrôlement militaire", a déclaré OVD-Info dans un communiqué.

Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, n'a pas démenti ces informations, se contentant de dire : "Cela n'est pas contraire à la loi."

La police n'a pu être jointe dans l'immédiat, ni l'administration chargée des bureaux de recrutement.

Des journalistes auraient également reçu l'ordre de s'enrôler. Selon la chaîne de télévision russe Dozhd, Artem Kriger, journaliste du site d'information SOTA, a reçu une convocation après avoir été arrêté alors qu'il couvrait les manifestations à Moscou.

(Reportage Caleb Davis à Gdansk et Felix Light à Londres, version française Augustin Turpin, édité par Sophie Louet)