Le chiffre d'affaires a reculé de 7% à 1.552 millions d'euros à taux de change actuels et de 12% à taux de change constants, restant en deçà des prévisions qui étaient de 1.657 millions.

Les marchés ne goûtent pas ces nouvelles, faisant chuter l'action de 3,59% à 16,94 francs vers 9h30 GMT. Au même moment, le SMI grimpe de 0,66% et l'indice du secteur se ressaisit à 0,53% alors que Swatch plonge de 4,28%.

"Des chiffres atroces, pires que prévu", s'exclame Jon Cox chez Kepler Capital Markets alors que Patrik Schwendimann à la Banque cantonale de Zurich (BCZ) met en garde pour l'avenir. "Les trimestres à venir seront encore plus mauvais."

En effet, Richemont ne voit pas de raison à l'optimisme. "Nous devons assumer qu'il n'y aura pas d'amélioration significative dans un avenir proche et avons l'intention de nous adapter à cette situation", déclare le numéro deux mondial des produits de luxe dans un communiqué.

La demande pour les produits de luxe a chuté "de manière dramatique" et Richemont fait face aux conditions de marché les plus difficiles depuis sa création il y a 20 ans, ajoute le groupe.

DÉCLIN ACCÉLÉRÉ EN DÉCEMBRE

"Les perspectives à court terme sont moroses", reconnaît un porte-parole interrogé par Reuters, n'écartant pas l'idée de supprimer des postes. "Aucune décision n'a été prise pour le moment".

Toutefois, le groupe devrait être mieux placé pour préserver ses marges que lors du dernier ralentissement, a-t-il ajouté.

Le recul s'est accéléré au mois de décembre avec des ventes en repli de 12% à taux de change actuels alors qu'elles avaient encore été légèrement positives au mois d'octobre.

"Le trimestre de Noël a été encore plus faible que prévu", se désole Rene Weber à la banque Vontobel et annonce vouloir abaisser ses estimations.

La zone Amériques a enregistré la plus forte baisse, le recul de 28% en monnaies locales n'ayant été que partiellement compensé par l'effet de change favorable.

En Europe, les ventes se sont contractées de 8% à taux de change actuels et de 9% à taux de change constants. Au Japon, le repli de 18% en yen se traduit par une hausse de 1% en euros alors que l'Asie-Pacifique a crû de 4% en euros et décrû de 2% en monnaies locales.

Si la Chine a progressé de 24% à taux de change constants, cela "pointe vers un effondrement en dehors" de ce pays, redoute Cox chez Kepler.

Pour Schwendimann, "les marchés émergents se sont encore relativement bien maintenus, le pire y est à venir". La même chose vaut à son avis pour l'Europe où "la situation devrait se détériorer au cours des prochains trimestres".

"On essaie de baisser les coûts un peu partout mais il n'est pas facile de réagir lorsque la croissance était à deux chiffres en pourcentage pendant des années", ajoute l'analyste de la BCZ.

Silke Koltrowitz, édition Pascal Schmuck