BEYROUTH (Reuters) - Le gouverneur de la Banque du Liban, Riad Salamé, ne s'est pas présenté mardi à une audience à Paris durant laquelle les procureurs français devaient porter contre lui des accusations préliminaires de fraude et de blanchiment d'argent, selon deux sources au fait de ses projets de voyage.

Riad Salamé, ainsi que son frère et une assistante, font l'objet d'une enquête au Liban et dans au moins cinq pays européens pour détournement présumé de centaines de millions de dollars de la banque centrale au détriment de l'État, une accusation rejetée par les deux frères.

Les procureurs français avaient fixé leur audience mardi à 9h30, selon des documents judiciaires consultés par Reuters. Ils prévoyaient d'engager des poursuites préliminaires et de le désigner officiellement comme suspect au cours de cette audience.

Deux sources au fait des projets de voyage du gouverneur de la Banque du Liban ont déclaré à Reuters mardi qu'il était resté à Beyrouth. Ni lui ni son avocat au Liban n'ont répondu aux demandes de commentaires de Reuters.

Selon une source de justice de haut rang, le système judiciaire libanais, qui a tenté de délivrer la convocation à Riad Salamé à la Banque centrale, n'a pas été en mesure de le faire car il n'était pas disponible pour la recevoir .

D'après une autre source judiciaire, les avocats des trois accusés ont soumis une objection à la justice libanaise, affirmant que la France ne devrait pas être autorisée à juger une affaire faisant déjà l'objet d'une enquête au Liban

En janvier, le procureur général du Liban avait déclaré que Beyrouth pourrait retarder sa coopération avec les enquêtes étrangères en attendant que les enquêtes locales progressent.

(Reportage Laila Bassam, rédigé par Maya Gebeily, version française Dina Kartit, édité par Kate Entringer)