par Gabriela Baczynska

BRUXELLES, 22 janvier (Reuters) - Les ministres de l'Intérieur de l'Union européenne discuteront lundi lors d'une réunion informelle de la prolongation éventuelle des contrôles d'urgence aux frontières de l'espace Schengen de libre-circulation, face à l'afflux de migrants aux portes de l'Europe.

Plus d'un million de personnes sont entrées dans l'UE l'an dernier, fuyant la guerre et la famine en Syrie et ailleurs.

Incapables d'endiguer le flux, six Etats de l'espace Schengen, qui en compte 26 au total dont 22 membres de l'UE, ont décidé de réinstaurer momentanément des contrôles à leurs frontières. Ces contrôles peuvent rester en place jusqu'en mai.

Ce qui se passera au-delà de cette date fera l'objet de la réunion que tiendront les ministres lundi à Amsterdam.

D'après la réglementation de Schengen, les vérifications temporaires aux frontières peuvent être prolongées pour une période de deux années maximum.

Pour que cette disposition soit appliquée, les Etats de l'UE doivent être d'accord pour dire, sur recommandation de la Commission européenne, que des "insuffisances graves et persistantes" dans les contrôles aux frontières extérieures de Schengen mettent en péril l'existence même de l'UE.

La décision doit être approuvée à la majorité qualifiée par le Conseil européen des 28 chefs d'Etat et de gouvernement.

NOUVELLE CLÔTURE

Les six Etats de Schengen ayant instauré des contrôles à leurs frontières sont l'Allemagne, première destination des réfugiés et migrants se rendant en Europe, l'Autriche, la France, le Danemark, la Suède et la Norvège.

Selon les chiffre publiés vendredi par Frontex, l'agence européenne des frontières, 108.000 migrants sont arrivés en Grèce en décembre, point principal d'entrée des migrants, ce qui porte le total pour la Grèce à 1,04 million en 2015, comme pour l'Italie, soit cinq fois plus qu'en 2014.

Pour réduire l'afflux de migrants, le Premier ministre hongrois Viktor Orban, en visite en Slovénie, a proposé vendredi d'ériger une clôture aux frontières de la Macédoine et de la Bulgarie avec la Grèce. La Bulgarie n'est pas encore membre de l'espace Schengen.

Lors de la même conférence de presse, le Premier ministre slovène Miro Cerar a estimé que la situation des migrants étaient "totalement hors de contrôle".

Plus de 410.000 migrants sont entrés en Slovénie à partir de la Hongrie en octobre. La plupart ont continué vers l'Autriche et de là, en Allemagne et dans d'autres pays de l'UE.

Jeudi, la Slovénie a emboîté le pas à l'Autriche pour annoncer qu'elle rejetterait tous les migrants mis à part ceux voulant demander l'asile à l'Allemagne ou l'Autriche.

La Slovénie a elle aussi érigé une clôture d'environ 160 kilomètres à sa frontière sud avec la Croatie de façon à obliger les migrants à n'entrer dans le pays que par des postes frontières officiels. Miro Cerar a promis de supprimer cette clôture dès que les pays de l'UE auront trouvé une solution commune à la crise migratoire. (Avec Marja Novak en Slovénie, Danielle Rouquié pour le service français)