LA HAYE/MOSCOU - La Russie campe sur sa position concernant l'annexion de la Crimée mais elle a légèrement changé de ton aujourd'hui face à la menace de nouvelles sanctions brandies par les Occidentaux qui ont entériné hier l'annulation du sommet du G8 prévu en juin à Sotchi.

Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a d'abord accueilli par un haussement d'épaules la décision des pays du G7 de se retrouver entre eux, sans la Russie, lors d'un sommet à Bruxelles en lieu et place du rendez-vous offert par Vladimir Poutine sur les bords de la mer Noire.

Dans un second temps, le Kremlin a ajusté ce matin sa position et expliqué par la voix de son porte-parole, Dmitri Peskov, que Moscou restait prêt à avoir des "contacts à tous les niveaux, y compris au niveau le plus élevé".

A l'issue de leur rencontre aux Pays-Bas, Américains et Européens ont dit qu'ils ne cherchaient pas à élargir les sanctions contre la Russie mais qu'ils seraient contraints de recourir à cette option si Vladimir Poutine cherchait à forcer son avantage dans l'est de l'Ukraine ou si des violences survenaient en Crimée.

Parlant de la Russie comme d'une "puissance régionale" qui menace certains de ses voisins, Barack Obama a déclaré que Washington craignait de nouvelles incursions militaires russes en territoire ukrainien.

L'annexion de la Crimée par la Russie ne peut pas être tenue pour acquise dans la mesure où elle n'a pas été avalisée par la communauté internationale, a en outre déclaré le président américain.

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LA HAYE - Les dirigeants participant au sommet sur la sécurité nucléaire ont invité aujourd'hui les pays concernés à réduire au minimum leurs stocks de combustible nucléaire fortement enrichi afin d'éviter que des extrémistes comme Al Qaïda ne puissent se doter de "bombes sales" et commettre des attentats radiologiques.

Au terme d'un sommet de 48 heures à La Haye, le troisième du genre à se tenir depuis 2010, les dirigeants de 53 pays, dont le président américain Barack Obama, ont estimé que beaucoup de progrès avaient été réalisés en quatre ans.

Pour autant, nombre de problèmes demeurent, selon les dirigeants, qui ont souligné la nécessité d'accroître la coopération internationale pour faire en sorte que l'uranium fortement enrichi et d'autres matières radioactives ne puissent pas tomber en de mauvaises mains.

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MINYA, Egypte - Le procès du guide suprême des Frères musulmans égyptiens, Mohammed Badie, et de 682 membres de la confrérie, accusés de meurtre et incitation à la violence, s'est ouvert aujourd'hui devant le même tribunal qui, hier, a condamné à mort 529 islamistes, ont annoncé leurs avocats.

Des manifestations ont éclaté après l'ouverture du procès, notamment à Minya, la ville de Moyenne-Egypte où se déroulent les audiences, et à Alexandrie, la deuxième ville du pays, où la police a utilisé du gaz lacrymogène et des tirs de sommation à balles réelles pour repousser des centaines de protestataires.

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BEYROUTH - Des insurgés islamistes ont annoncé aujourd'hui s'être emparés pour la première fois d'une localité de la côte méditerranéenne de Syrie.

Sur un document vidéo, on peut voir six insurgés brandissant le drapeau noir de la brigade Ansar al Cham, sur une plage rocailleuse - victoire haute en symbole puisque les lieux se trouvent dans la province de Lattaquié, l'un des bastions du régime de Bachar al Assad.

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LYON - Le président chinois Xi Jinping entame aujourd'hui une visite officielle en France par une longue étape à Lyon, berceau des relations entre les deux pays depuis le XVIe siècle grâce au commerce de la soie puis, au XXe siècle, avec l'ouverture de l'Institut franco-chinois qui formera la future élite chinoise.

La capitale de la gastronomie française, où Xi Jinping devait être accueilli à sa descente d'avion par le ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius, a organisé un dîner officiel à l'Hôtel de ville où sont conviés quelques 150 élus et chefs d'entreprises de la région qui travaillent avec la Chine.

Le président chinois sera reçu demain à l'Elysée et il assistera avec François Hollande à la signature ne grande pompe du partenariat stratégique renforcé entre PSA Peugeot Citroën et Dongfeng Motor.

Le projet, articulé autour d'une augmentation de capital de trois milliards d'euros dont le constructeur français a besoin pour redresser sa situation financière, a fait l'objet d'un protocole d'accord fin février après plusieurs mois d'intenses négociations et d'allers-retours entre Paris et Pékin.

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SYDNEY/KUALA LUMPUR - La météo défavorable et les mauvaises conditions de mer ont contraint aujourd'hui les autorités australiennes à suspendre les recherches de débris du Boeing 777 de la Malaysia Airlines qui s'est abîmé dans le sud de l'océan Indien.

La récupération de tout ou partie de l'épave pourrait fournir des éléments expliquant ce qui a conduit le vol MH370 assurant la liaison entre Kuala Lumpur et Pékin à totalement dévier de sa route initiale.

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PARIS - L'appel du Parti socialiste au retrait de ses listes dans les villes où il y a une menace de voir le Front national l'emporter connaît des accrocs dans un contexte de règlements de comptes internes après la "claque" du premier tour des municipales.

Après l'ancien ministre Jean Glavany, la député Delphine Batho, limogée du gouvernement en juillet pour avoir critiqué son budget, s'en est pris au Premier ministre, Jean-Marc Ayrault.

Le ministre du Travail, Michel Sapin, a reconnu sur RTL qu'il "faudra changer" pour tenir compte de "la colère" exprimée au premier tour, avec le "Premier ministre que le président choisira". "Il peut choisir le même", a-t-il nuancé.

Le maire sortant socialiste de Paris, Bertrand Delanoë, a jug que le premier tour "est une claque pour la gauche en raison de la politique nationale, c'est un fait". "Le gouvernement doit faire des progrès", a-t-il déclaré sur France Inter.

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PARIS - L'UFC-Que Choisir a annoncé aujourd'hui qu'elle assignait les sociétés Facebook, Twitter et Google devant le Tribunal de grande instance de Paris pour "clauses abusives ou illicites" sur les données personnelles.

L'association de défense des consommateurs, qui avait adressé en juin dernier une mise en demeure aux trois géants d'internet, reproche notamment à Facebook, Twitter et Google des conditions d'utilisation "inaccessibles, illisibles, remplies de liens hypertextes".

Elle estime par ailleurs que les trois sociétés "persistent à s'autoriser très largement la collecte, la modification, la conservation et l'exploitation des données des utilisateurs et même de leur entourage."

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FRANCFORT - La Banque centrale européenne n'exclut pas d'acheter des actifs bancaires pour combattre une éventuelle déflation, a déclaré aujourd'hui le président de la Bundesbank, comme pour signifier prudemment un infléchissement de la traditionnelle réticence de la BCE à épouser une pratique controversée.

Le rachat d'actifs bancaires par la Banque centrale européenne s'apparenterait à de l'assouplissement quantitatif, mesure à laquelle ont largement eu recours la Réserve fédérale américaine et la Banque d'Angleterre pour soutenir leurs économies mais à laquelle la BCE, notammment sous la pression de l'Allemagne, s'est toujours refusée.

Le fait que la BCE envisage, certes prudemment, de changer de stratégie, a été confirmé par un autre membre de son Conseil des gouverneurs. Les risques de déflation se sont accrus en zone euro, a déclaré Jozef Makuch, gouverneur de la banque centrale de Slovaquie, ajoutant que la BCE préparait de nouvelles mesures non conventionnelles.