PARIS - La France a réaffirmé aujourd'hui sa détermination à poursuivre à l'échelle internationale sa lutte contre la menace terroriste une semaine jour pour jour après le dénouement sanglant des attaques djihadistes de Paris et de la région parisienne.

La lutte contre le terrorisme a été au coeur de l'entretien entre François Hollande et le chef de la diplomatie américaine John Kerry qui "sont convenus de poursuivre le renforcement de la coopération bilatérale" en la matière, selon l'Elysée

Cinq jours après la "marche républicaine" à Paris marquée par l'absence d'un représentant américain de haut rang, John Kerry était venu présenter ses condoléances à la France. "Je pense que vous savez que le peuple américain vous présente ses très sincères condoléances et je sais que vous savez combien nous partageons la souffrance et l'horreur que vous avez vécue", a-t-il dit.

Sur le plan judiciaire, douze personnes ont été interpellées la nuit dernière dans la région parisienne dans le cadre de l'enquête sur les attentats, selon le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve.

Ces huit hommes et quatre femmes, interpellées en Essonne, dans les Hauts-de-Seine et en Seine-Saint-Denis pour un éventuel "soutien logistique" aux tueurs, ont été placées en garde à vue, a-t-on précisé de source judiciaire.

Les autorités françaises ont par ailleurs indiqué qu'il n'y avait a priori pas de "lien direct" entre les attaques de la semaine dernière, qui ont fait 17 morts, et l'opération antiterroriste belge menée hier soir qui a fait deux morts dans les milieux islamistes.

A Pontoise (Val d'Oise), plusieurs centaines de personnes, anonymes comme dirigeants politiques, sont venues rendre un dernier hommage à Stéphane Charbonnier, dit Charb, qui dirigeait Charlie Hebdo.

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BRUXELLES - Treize personnes sont toujours interrogées en Belgique dans le cadre d'une enquête sur un groupe islamiste, au lendemain d'une opération antiterroriste au cours de laquelle deux djihadistes présumés ont été abattus à Verviers, dans l'est du pays. Deux autres personnes ont été arrêtées en France dans le cadre de cette enquête.

Il n'y aurait pas de lien entre le groupe de Verviers et les trois djihadistes qui ont tué 17 personnes la semaine dernière à Paris et Montrouge (Hauts-de-Seine), bien que l'identité des deux islamistes abattus hier, revenus récemment de Syrie, n'ait pas encore été confirmée, a précisé le substitut du procureur, Eric Van Der Sypt.

La lutte contre le terrorisme a constitué le coeur de l'entretien entre les deux hommes qui "sont convenus de poursuivre le renforcement de la coopération bilatérale en matière de lutte anti-terroriste", a précisé l'Elysée.

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ALGER - Des incidents ont éclaté aujourd'hui à Alger entre les forces de l'ordre et des manifestants qui dénonçaient la publication d'une caricature du prophète Mahomet en une dans Charlie Hebdo. Les affrontements ont éclaté en fin de manifestation. Plusieurs policiers ont été blessés.

Au Niger, des manifestants hostiles à l'hebdomadaire ont mis le feu à des églises et saccagé des commerces tenus par les chrétiens à Zinder, la deuxième ville du pays.

Au Pakistan, quelque deux cents personnes se sont rassemblés devant le consulat de France à Karachi, où des affrontements les ont opposés aux forces de police. On recense plusieurs blessés.

En Arabie saoudite, le Conseil des théologiens, seule institution saoudienne autorisée à donner des avis religieux et à émettre des fatwas, a condamné de son côté la publication des "dessins irrespectueux" du prophète Mahomet. "Cela profite aux extrémistes qui cherchent une justification au meurtre et au terrorisme", a déclaré Fahad bin Saad al Madjid, un membre du Conseil, dans un communiqué cité par l'agence de presse officielle SPA.

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ROME - Le gouvernement italien a qualifié de "sans fondement" les informations selon lesquelles il aurait payé 12 millions d'euros pour la libération de deux humanitaires otages en Syrie, sans pour autant démentir qu'une rançon ait été versée.

Vanessa Marzullo et Greta Ramelli, deux bénévoles qui travaillaient dans le domaine de la santé, avaient été enlevées en juillet dernier à Alep. Leur libération a été annoncée hier et elles sont rentrées aujourd'hui en Italie.

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ACCRA - Les dirigeants de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cedeao) envisagent de créer une force militaire pour combattre les islamistes nigérians de Boko Haram et organiseront un sommet régional sur la question la semaine prochaine, a déclaré aujourd'hui le président ghanéen John Mahama, qui préside actuellement la Cedeao.

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AMSTERDAM - Le bureau du procureur de la Cour pénale internationale (CPI) de La Haye a annoncé aujourd'hui avoir entamé un examen préliminaire sur "la situation" dans les territoires palestiniens, première étape formelle d'une procédure susceptible de déboucher sur des inculpations pour crimes de guerre.

Le procureur devra déterminer, sur la base de cet examen, si la situation justifie l'ouverture d'une enquête en bonne et due forme sur les accusations d'atrocités formulées après le conflit de l'été dernier dans la bande de Gaza.

L'Autorité palestinienne deviendra officiellement membre de la CPI le 1er avril. Israël n'en est pas membre.

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MANILLE - Le pape François, qui poursuit sa visite aux Philippines, a exhorté aujourd'hui le gouvernement à s'attaquer à la corruption et à entendre les cris de souffrance des pauvres, victimes "d'inégalités sociales scandaleuses" dans le principal pays catholique d'Asie.

Après avoir été chaleureusement accueilli hier à son arrivée à Manille pour une visite sous haute sécurité aux Philippines, le pape s'est rendu au palais présidentiel de Malacanan pour une cérémonie de bienvenue dirigée par le président Benigno Aquino.

"Aujourd'hui plus que jamais il est nécessaire que les dirigeants politiques se montrent irréprochables en termes d'honnêteté, d'jntégrité et de dévouement au bien commun", a dit François.

Il est le troisième pape à se rendre dans ce pays de 100 millions d'habitants, dont 80% sont catholiques. Ces prédécesseurs ont tous deux été victimes de tentatives d'assassinat.

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PARIS - La réalisation du projet du barrage de Sivens (Tarn) n'est plus d'actualité, a estimé aujourd'hui la ministre de l'Ecologie Ségolène Royal après avoir reçu un rapport d'experts qui juge la version initiale "inadaptée."

Le projet a donné lieu à des manifestations d'opposants qui dénonçaient notamment la destruction de 13 hectares de zone humide et pointaient le coût du futur barrage, 8,4 millions d'euros. La mort d'un manifestant, Rémi Fraisse, tué le 26 octobre par une grenade offensive lors d'affrontements avec les forces antiémeutes, avait suscité une vague d'émotion et entraîné la suspension des travaux.

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PARIS - L'Unedic prévoit que le chômage progressera encore cette année en France, le nombre de demandeurs d'emploi augmentant de 104.000 en catégorie A (sans aucune activité), passant de 3,49 millions à 3,59 millions en France métropolitaine.

Le taux de chômage au sens du Bureau international du travail (BIT) atteindrait 10,3% en France métropolitaine en 2015, après 10,0% en 2014, ajoute l'organisme gestionnaire de l'assurance chômage.