ATHENES - Longtemps bannie du marché obligataire et soumises à des années d'austérité, la Grèce est officiellement sortie aujourd'hui de son troisième et dernier plan de renflouement financier, d'un montant de 86 milliards d'euros, avec l'espoir de pouvoir de nouveau se financer à terme sur les marchés.

La Grèce a reçu au total 260 milliards d'euros d'aide financière depuis avril 2010 en contrepartie d'une politique d'austérité drastique. Après l'Irlande en 2013, l'Espagne et le Portugal en 2014, et Chypre en 2016, elle est le dernier des pays membres de l'Union européenne à sortir de la tutelle des mémorandums d'ajustement.

La Grèce reste cependant placée sous "surveillance renforcée", conformément à une décision prise par la Commission européenne le 11 juillet dernier pour s'assurer qu'Athènes ne revient pas en arrière sur les réformes et sa trajectoire budgétaire. Ce cadre prévoit notamment l'envoi à Athènes de missions d'évaluation tous les trois mois "afin de recenser les risques à un stade précoce".

Athènes s'est notamment engagé à dégager un excédent budgétaire primaire - hors service de la dette - de 3,5% du PIB jusqu'en 2022 puis de 2,2% jusqu'en 2060.

La Grèce a basculé dans la tourmente après les élections législatives d'octobre 2009, quand le nouveau gouvernement, socialiste, a révélé que le déficit budgétaire du pays était trois fois plus élevé que les chiffres officiels avancés par le précédent gouvernement conservateur.

Avec la crise, la Grèce a perdu un quart de sa richesse, le chômage s'est envolé et les salaires et les retraites ont été réduits d'environ 40%. Le poids de la dette représente aujourd'hui 180% du PIB, le plus lourd de toute la zone euro.

Le commissaire européen aux Affaires économiques et financières, Pierre Moscovici, a salué ce matin la sortie officielle de la Grèce du programme d'assistance et à appelé à une poursuite de l'amélioration de l'économie grecque, mais aussi des mesures sociales.

"Pour la zone euro, pour la Grèce, c'est une journée importante et il faut la saluer comme telle. La Grèce maintenant va pouvoir marcher seule sur ses deux pieds et elle sera un pays de la zone euro comme les autres ", a-t-il dit sur France Inter.

Dans un communiqué diffusé dans la journée à Bruxelles, il souligne que "les réformes approfondies que la Grèce a menées à bien ont jeté les bases d'une reprise durable" et ajoute que "l'Europe continuera à se tenir aux côtés de la Grèce".

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PARIS - Emmanuel Macron rendra après-demain, lors d'une réunion à l'Elysée avec le Premier ministre Edouard Philippe, ses derniers arbitrages sur le budget 2019 qui comportera des "baisses nettes" et des "hausses franches", a-t-on appris aujourd'hui dans l'entourage du chef de l'Etat.

Cette réunion se tiendra à l'issue du conseil des ministres de rentrée.

L'équation budgétaire que l'exécutif doit résoudre pour boucler le projet de loi de finances 2019, dont la présentation est attendue fin septembre, s'est encore complexifiée avec le ralentissement de la croissance économique.

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KABOUL - Les taliban ont rejeté aujourd'hui l'offre du président Ashraf Ghani d'observer une trêve de trois mois débutant avec les fêtes de l'Aïd el Adha cette semaine et ont promis de poursuivre leurs attaques en Afghanistan.

Les taliban estiment qu'une telle trêve ne ferait que servir les intérêts de la mission internationale sous commandement américain.

Illustrant cette position de refus, des combattants taliban ont enlevé des dizaines de passagers qui se trouvaient dans trois autocars dans la province de Kunduz, dans le nord de l'Afghanistan, a annoncé un porte-parole du gouvernement provincial.

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ANKARA - Plusieurs coups de feu ont été tirés tôt ce matin contre l'ambassade américaine en Turquie, dans la capitale Ankara, endommageant une porte et une vitre d'un poste de sécurité sans faire de victime. Une personne a été arrêtée en lien avec cet incident, rapporte l'agence de presse Anatolie.

Cette attaque survient en plein climat de tensions diplomatiques et commerciales entre les Etats-Unis et la Turquie, qui se sont cristallisées autour du sort du pasteur américain Andrew Brunson, accusé par Ankara de terrorisme et dont Washington demande la libération.

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MADRID - La police espagnole a parlé d'un acte terroriste après l'attaque tôt ce matin d'un commissariat de Cornellà, dans le nord de la Catalogne.

L'assaillant, qui était armé d'un couteau, a été tué par balles après avoir fait irruption dans le commissariat peu avant 06h00 (04h00 GMT), dans le but "d'attaquer des policiers", écrit la police régionale de Catalogne sur Twitter.

"Pour l'instant, nous traitons cela comme un attentat terroriste", a dit en conférence de presse le chef de la police régionale de Catalogne, ajoutant que l'agresseur avait crié "Allahou Akbar" (Dieu est grand).

Selon la chaîne de télévision RTVE, l'assaillant serait un espagnol de 29 ans d'origine algérienne qui résidait à Cornellà.

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GENEVE - Donald Trump porte "une lourde responsabilité" dans la manière dont les médias sont traités à travers le monde, a estimé aujourd'hui le haut commissaire de l'Onu aux droits de l'homme, qui craint que les propos du président américain n'aggravent la situation des journalistes dans d'autres pays.

"Parler de la presse de cette manière est très inquiétant, parce que cela a aussi valeur d'exemple", dit Zeïd Ra'ad al Hussein, dans un entretien accordé à quelques jours de la fin de son mandat, qui s'achève en septembre.

"D'autres dirigeants dans des contextes autoritaires feront la même chose. Nous avons déjà vu qu'ils imitent le président Trump et le travail de la presse, des journalistes, des avocats et des défenseurs des droits de l'homme, qui pouvait déjà être difficile, le devient encore plus."

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CITE DU VATICAN - Le pape François, chef d'une Eglise confrontée à de multiples scandales de pédophilie, a adressé aujourd'hui une lettre sans précédent aux catholiques du monde entier pour leur demander de contribuer à l'éradication de "cette culture de la mort".

Dans cette lettre "au peuple de Dieu", il évoque notamment le rapport publié la semaine dernière par le procureur général de Pennsylvanie sur les abus sexuels commis par 300 prêtres pendant 70 ans aux dépens d'un millier de victimes et promet de tout faire afin que de tels actes ne puissent se reproduire, ni être dissimulés.

"La douleur de ces victimes est une plainte qui monte vers le ciel, qui pénètre jusqu’à l’âme et qui, durant trop longtemps, a été ignorée, silencieuse ou passée sous silence", écrit-il.

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PARIS - Total a confirmé aujourd'hui avoir notifié aux autorités iraniennes son retrait du contrat du projet South Pars, en Iran, à la suite des menaces de Washington visant les entreprises qui continueraient de commercer avec Téhéran.

Dans un communiqué, le groupe pétrolier explique qu'il n'a pas obtenu de dérogation de la part des autorités américaines "malgré le soutien des autorités françaises et européennes".

Les Etats-Unis rétablissent progressivement leurs sanctions contre l'Iran après leur retrait de l'accord de juillet 2015 sur le nucléaire iranien. Plusieurs entreprises européennes ont annoncé la suspension ou l'arrêt de leurs activités en Iran.

Des responsables iraniens ont récemment laissé entendre que la compagnie nationale chinoise CNPC pourrait reprendre la part de Total dans le gisement gazier et porter ainsi sa part de 30% à plus de 80%.