BRUXELLES - Les autorités belges ont inculpé aujourd'hui quatre personnes, dont Mohamed Abrini, un des fugitifs les plus recherchés d'Europe, pour participation à une organisation terroriste et assassinats terroristes. Au total, six suspects ont été appréhendés hier et deux d'entre eux, interpellés en même temps qu'Abrini, ont été remis en liberté.

Mohamed Abrini, 31 ans, est soupçonné d'être impliqué dans la préparation des attaques du 13 novembre qui ont fait 130 morts à Paris et à Saint-Denis. Les autorités belges tentent de déterminer s'il est "l'homme au chapeau" filmé par des caméras de surveillance à l'aéroport de Bruxelles-Zaventem avant le double attentat du 22 mars.

Outre Abrini, le parquet de Belgique a inculpé un certain Oussama K., qui se trouvait dans la station de métro de Maelbeek au moment de l'attentat du 22 mars. Le suspect, identifié par la presse locale comme étant un ressortissant suédois du nom d'Oussama Krayem, pourrait être également impliqué dans les attentats parisiens.

La police belge, appuyée par des tireurs d'élite, a mené aujourd'hui une perquisition dans un immeuble du quartier d'Etterbeek dans le centre de Bruxelles.

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PANAMA - Le Panama n'envisage pas de représailles contre la France après la décision de Paris de le réinscrire sur sa "liste noire" des Etats non coopératifs en matière fiscale, a déclaré cette nuit le président panaméen après une conversation téléphonique avec François Hollande.

"La mesure prise par la France n'est pas la bonne et elle n'était pas nécessaire (mais) nous allons d'abord utiliser la diplomatie, le dialogue et la coopération", a dit Juan Carlos Varela à des journalistes.

Le Panama, au coeur d'un scandale portant sur un système présumé d'évasion fiscale à l'échelle mondiale, avait menacé mardi la France de représailles. Le ministre français des Finances et le secrétaire d'Etat au Budget, Michel Sapin et Christian Eckert, ont signé hier l'arrêté ajoutant formellement le Panama à la "liste noire".

Autre effet des révélations des "Panama papers", à REYKJAVIK, le parlement islandais a rejeté hier soir par 38 voix contre 25 une motion de censure de l'opposition qui visait à renverser le gouvernement après la démission du Premier ministre Sigmundur David Gunnlaugsson. Les députés ont également refusé, par 37 voix contre 26, la dissolution du parlement et ont dit non à des élections immédiates. Gunnlaugsson a démissionné mardi après la mise en cause de son entourage

A LONDRES, David Cameron a reconnu qu'il aurait dû mieux gérer les révélations sur les arrangements fiscaux de sa famille et a promis de retenir la leçon. Après quatre déclarations différentes en quatre jours, le Premier ministre britannique a fini par admettre jeudi soir à la télévision qu'il avait bien détenu une participation dans une société offshore créée dans un paradis fiscal par son père Ian, aujourd'hui décédé.

Plusieurs centaines de manifestants se sont rassemblés devant l'immeuble abritant une réunion du Parti conservateur, certains réclamant une démission du chef du gouvernement.

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PARIS/ALGER - Le Premier ministre Manuel Valls et une dizaine de ministres de son gouvernement sont attendus aujourd'hui à Alger pour une visite de deux jours dont les préparatifs ont été entravés par le refus des autorités algériennes d'accorder des visas à plusieurs journalistes français.

Sur son compte Twitter, Manuel Valls a exprimé ce matin ses "profonds regrets" quant à la décision d'Alger et annonce qu'il reviendra "sur ce point dans l'amitié et la franchise" lors de sa visite.

Les relations franco-algériennes se sont tendues cette semaine après la publication par le quotidien français Le Monde d'une photographie du président algérien Abdelaziz Bouteflika pour illustrer un article évoquant l'implication de dirigeants dans l'affaire des "Panama Papers".

La lutte contre le terrorisme et les questions économiques constitueront les principales têtes de chapitres de cette visite, à l'heure où l'Algérie cherche à diversifier son économie, très dépendante des hydrocarbures. La chute du prix du brut ces derniers mois pèse sur la croissance algérienne.

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SEOUL - Le dirigeant nord-coréen Kim Jong-un a supervisé cette nuit un essai réussi d'un nouveau type de moteur pour missile balistique, rapporte l'agence de presse officielle KCNA.

Le moteur en question est destiné à équiper un missile balistique intercontinental (ICBM), soit une engin d'une portée supérieure à 5.600 km, ajoute-t-on de même source.

La Corée du Nord a procédé à une série de tirs expérimentaux de missiles de courte portée ces dernières semaines, répliquant ainsi, selon les médias officiels de Pyongyang, aux sanctions imposées par les Nations unies à la suite du quatrième essai nucléaire nord-coréen, survenu en janvier.

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PARIS - Des milliers de salariés et d'étudiants ont défilé aujourd'hui dans toute la France pour obtenir le retrait du projet de réforme du Code du travail, une mobilisation en retrait par rapport aux précédentes mais émaillée de violents incidents.

L'intersyndicale CGT, FO, FSU, Solidaires, UNEF, UNL et FIDL, qui a déjà prévu de nouvelles actions le 28 avril, entendait maintenir la pression sur le gouvernement en organisant la sixième mobilisation depuis un mois.

Après les rassemblements du 31 mars, qui ont réuni entre 390.000 et 1,2 million de personnes, le record depuis le début de la contestation, les cortèges aujourd'hui étaient peu fournis.

A Toulouse, ils étaient samedi entre 8.000 selon la police et 12.000 selon des organisateurs (20.000 selon la CGT), contre 20.000 à 100.000 le 31 mars dernier. A Rennes, la participation a aussi été plus faible que lors des précédents rassemblements avec 1.700 manifestants selon la police et 4.000 selon les syndicats, dont beaucoup de jeunes. Des échauffourées entre CRS et des manifestants "extrêmement violents" selon la préfecture ont éclaté. Trois policiers ont été blessés et quatre personnes interpellées.

A Paris, un groupe de jeunes très déterminés au visage masqué a jeté des projectiles contre les forces de l'ordre, qui ont répliqué par des gaz lacrymogènes. A Nantes aussi, des heurts ont éclaté et des commerces ont de nouveau été endommagés alors même que, selon la CGT elle-même, les manifestants n'étaient que 1.000 dans cette ville.