ISTANBUL - Le ministre turc des Affaires étrangères Mevlut Cavusoglu a rencontré ce matin son homologue russe Sergueï Lavrov en préambule du sommet d'Istanbul sur la Syrie auquel participent aussi la France et l'Allemagne, rapporte la chaîne privée CNN Türk.

Aucun détail n'a filtré sur leur entretien.

Vladimir Poutine, Angela Merkel, Emmanuel Macron et Recep Tayyip Erdogan doivent se rencontrer cet après-midi à Istanbul pour un sommet inédit sur la question syrienne: sont à l'ordre du jour les derniers développements concernant la province d'Idlib, dans le nord-ouest de la Syrie, dernier bastion de la rébellion, ainsi que le processus politique en vue d'un règlement du conflit.

Le contexte est difficile et les divergences sont importantes entre les principaux acteurs du conflit, qui a fait plus de 400.000 morts en sept ans.

La France souhaite que les quatre dirigeants expriment la nécessité que l'Onu acte la formation d'un comité constitutionnel, composé pour un tiers de représentants du régime, un tiers d'opposants et un tiers d'indépendants, et d'organiser une réunion de ce comité d'ici la fin de l'année.

La Russie, qui soutient diplomatiquement et militairement le régime de Bachar al Assad, veut également évoquer les questions du retour des réfugiés et de la reconstruction des infrastructures en Syrie.

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MANAMA - Les responsables du meurtre de Jamal Khashoggi seront jugés en Arabie saoudite, a déclaré ce matin le chef de la diplomatie saoudienne, Adel al Joubeïr, qui a précisé que la procédure prendrait du temps.

Intervenant lors d'une conférence internationale sur la sécurité organisée au Bahreïn, le ministre saoudien des Affaires étrangères a ajouté que les relations entre Ryad et Washington étaient "inattaquables" en dépit de "l'hystérie médiatique" qui, selon lui, entoure la mort du journaliste saoudien.

Après avoir longuement démenti la mort de Khashoggi, l'Arabie saoudite a fini par admettre qu'il avait été tué à l'intérieur de son consulat à Istanbul et évoque désormais un "crime prémédité".

La Turquie a annoncé hier qu'elle demandait l'extradition des 18 suspects arrêtés en Arabie saoudite.

BRATISLAVA - La France veut que des sanctions "claires, cohérentes et coordonnées" soient prises lorsque les responsabilités seront établies dans l'assassinat de Jamal Khashoggi, mais les ventes d'armes n'ont "rien à voir" avec cette affaire, a déclaré hier Emmanuel Macron.

Le président français a ainsi, lors d'une conférence de presse à Bratislava, opposé une fin de non-recevoir très ferme à la demande des autorités allemandes d'imiter la décision de Berlin et de cesser les ventes d'armes à l'Arabie saoudite, comme le souhaite aussi l'opposition de gauche en France.

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PLANTATION, Floride - L'homme soupçonné d'avoir envoyé 14 colis piégés à des personnalités critiques de Donald Trump, arrêté hier près de Miami, a dit aux enquêteurs qu'il ne voulait pas faire de victimes et que les colis étaient inoffensifs, a rapporté CNN.

Cesar Sayoc, un habitant de Floride de 56 ans, a été arrêté grâce à de l'ADN et à ses empreintes digitales, ont annoncé les services de police et de justice. Il a été inculpé de cinq crimes fédéraux, dont menaces à l'encontre d'anciens présidents, et encourt 48 ans de prison.

Cet électeur républicain déclaré est soupçonné d'avoir envoyé des colis piégés à des figures démocrates, dont Barack Obama et Hillary Clinton, et à diverses personnalités qui se sont publiquement opposées à Donald Trump.

Sur sa camionnette blanche étaient collés de nombreux autocollants à l'effigie du président Donald Trump et du vice-président Mike Pence, ainsi qu'une pancarte "CNN SUCKS" ("CNN, ça craint") et une photo de Hillary Clinton avec une cible en surimposition sur son visage.

Les autorités cherchent à savoir si d'autres personnes sont impliquées.

Donald Trump a dit hier soir que cette affaire et son traitement médiatique avaient eu pour effet de ralentir l'élan des candidats républicains en vue des élections de mi-mandat prévues le 6 novembre prochain.

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BRASILIA - Le candidat de l'extrême droite à l'élection présidentielle brésilienne, Jair Bolsonaro, qui a frôlé la victoire dès le premier tour, aborde en favori le second tour de scrutin demain face à Fernando Haddad, candidat du Parti des travailleurs (PT).

Mais l'écart s'est réduit: l'ancien militaire était crédité de 56% des intentions de vote par l'institut Datafolha dans un sondage publié jeudi, en recul de trois points en une semaine.

"Il est impossible de dire à ce stade s'il y a un mouvement continu des votes de Bolsonaro vers Haddad qui se poursuivrait jusqu'à l'élection de dimanche", analyse Mauro Paulino, directeur de l'institut Datafolha.

Un nouveau sondage, le dernier de la campagne, est attendu ce soir. A quelques heures de l'ouverture des bureaux de vote, il dira si une dynamique Haddad s'est enclenchée dans l'ultime ligne droite.

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JERUSALEM - L'armée israélienne a annoncé ce matin que son aviation avait bombardé des dizaines de cibles dans la bande de Gaza en réponse à des tirs de roquettes du Hamas. Aucune victime n'a été signalée à ce stade de part et d'autre de la frontière.

Dans un communiqué, l'état-major des forces israéliennes précise avoir bombardé plus de 80 cibles, dont un bâtiment de quatre étages servant, selon lui, de QG au Hamas, le mouvement de la résistance islamique qui contrôle la bande de Gaza depuis 2007.

Ces frappes ont été ordonnées en réponse au tir de plus de 30 roquettes contre le territoire israélien, ajoute l'armée israélienne.

Le Djihad islamique, un des groupes armés qui opèrent dans la bande de Gaza, a déclaré dans un communiqué avoir tiré des roquettes contre Israël en réponse à la mort de quatre manifestants palestiniens tués hier par Israël près de la frontière avec Gaza.

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PARIS - François Molins, procureur de Paris en première ligne dans la réponse judiciaire aux attentats qui ont frappé la France, a été officiellement nommé au poste de procureur général de la Cour de cassation, un des plus élevés de l'autorité judiciaire.

Le décret de nomination, qui a été pris hier par le président de la République, est publié ce matin au Journal officiel.

En sept années passées au poste de procureur de la République de Paris, François Molins, 65 ans, s'est notamment fait connaître par ses comptes rendus circonstanciés des faits connus après les attentats. Dans une interview accordée cette semaine à l'hebdomadaire L'Obs, il dit avoir "pris conscience" que ces prises de parole pouvaient "rassurer" après l'affaire Mohamed Merah, en 2012.

François Molins succède à Jean-Claude Marin. Le poste qu'il libère devrait être confié à Rémy Heitz, qui a reçu il y a dix jours un avis favorable du CSM.

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PARIS - Le gouvernement envisage de mettre en place une permanence des forces de l'ordre dans les établissements scolaires des quartiers les plus difficiles pour assurer la sécurité des enseignants et des élèves.

Les ministres de l'Intérieur, de l'Education nationale et de la Justice souhaitent renforcer leur coordination en réaction à la publication la semaine dernière d'une vidéo dans laquelle on voit un lycéen mettre en joue une professeure avec une arme qui s'est avérée factice.

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LONDRES - L'agence de notation Fitch a annoncé hier soir qu'elle ne supposait plus que la Grande-Bretagne quitterait l'Union européenne dans le cadre d'une transition en douceur, ajoutant qu'un Brexit sans accord négocié avec l'UE pourrait conduire à un abaissement de la note souveraine britannique.

Fitch attribue pour l'instant au Royaume-Uni une note AA assortie d'une perspective négative, ce qui implique une possible dégradation dans un avenir relativement proche.