WASHINGTON - Donald Trump a signé hier une ordonnance retirant les Etats-Unis du Partenariat transpacifique (TPP) et menace de faire de même avec l'Accord de libre-échange nord-américain (Aléna) faute d'un "accord équitable" avec le Mexique et le Canada.

Signé l'an dernier par douze pays d'Amérique et d'Asie dont les Etats-Unis, mais pas encore ratifié, le TPP visait à créer une nouvelle zone de libre-échange. En vertu de ses règles de ratification, le retrait des Etats-Unis signifie que le texte ne pourra pas entrer en vigueur.

Le Partenariat transpacifique, soutenu massivement par les milieux d'affaires américains et négocié par l'administration de Barack Obama, n'a jamais été approuvé par le Congrès. L'accord constituait l'un des piliers de la politique du "pivot" vers l'Asie mise en oeuvre par l'ancien président.

La posture protectionniste de son successeur, qui a également plaidé pour que les alliés des Etats-Unis financent davantage leur défense, inquiète au Japon et dans d'autres pays de la zone Asie-Pacifique.

BOGOTA - François Hollande a appelé de ses voeux un renforcement des échanges commerciaux entre l'Union européenne et les pays de l'Alliance du Pacifique, qui rassemble Colombie, Chili, Mexique et Pérou, lors d'une visite à Bogota

La France et l'Europe veulent une relation commerciale avec l'Alliance du Pacifique et lanceront des négociations, a déclaré dans un communiqué le président français après avoir signé des accords sur le tourisme, l'éducation et la sécurité avec son homologue colombien Juan Manuel Santos.

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NEW YORK - Une plainte a été déposée contre Donald Trump devant un tribunal fédéral de Manhattan pour violation de la constitution du fait de versements effectués par des gouvernements étrangers à des entreprises de son groupe.

L'association Citizens for Responsibility and Ethics in Washington (Crew), à l'initiative de cette plainte, estime que le président des Etats-Unis, qui ne s'est pas défait de ses intérêts financiers, notamment ses hôtels, continue de percevoir de l'argent versé par des gouvernements étrangers pour louer des chambres ou des salles de réception par exemple.

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BERLIN - François Fillon a appelé hier à Berlin à "un sursaut européen", estimant que la politique "agressive" de Donald Trump imposait à l'Union de muscler sa zone euro pour défendre ses intérêts économiques et peser sur la scène diplomatique.

Pour son premier déplacement à l'étranger - l'un des rares de sa campagne -, le candidat de la droite et du centre à l'élection présidentielle française avait choisi de rencontrer la chancelière Angela Merkel afin d'affirmer "le choix clair du couple franco-allemand" après le choc du Brexit.

Il s'agit du premier prétendant à l'Elysée reçu par la dirigeante de la CDU, qui a exclu d'accueillir Marine Le Pen et voit en François Fillon le meilleur rempart contre l'extrême droite.

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BERLIN - Angela Merkel a estimé hier que l'ouverture, et non le populisme, la polarisation ou l'isolement, constituait la meilleure réponse aux défis que constituent la mondialisation et la numérisation de l'économie.

"Je pense qu'un quart de siècle après l'unification allemande, après la fin de la Guerre froide, une nouvelle ère historique va peut-être en remplacer une autre", a déclaré la dirigeante allemande dans un discours prononcé à Wurtzbourg, en Bavière, devant des dignitaires religieux.

Même si certains rêvent d'un "retour à un petit monde", a poursuivi Angela Merkel sans citer le président américain Donald Trump, la bonne réponse est l'ouverture.

Donald Trump a qualifié récemment d'"erreur catastrophique" la décision d'Angela Merkel d'accueillir des centaines de milliers de réfugiés en 2015.

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BRUXELLES - La Commission européenne souhaite l'instauration d'un salaire minimum pour les travailleurs et d'un revenu minimum pour les chômeurs dans tous les Etats membres de l'Union européenne, a déclaré hier son président.

Cette mesure qu'il présente comme une riposte au "dumping social" doit faire partie de la politique sociale européenne, a estimé Jean-Claude Juncker, tout en soulignant que le montant devait relever des gouvernements eux-mêmes.

Le président de l'exécutif européen s'exprimait à Bruxelles dans le cadre d'une conférence sur l'établissement d'un "socle européen des droits sociaux", initiative qu'il a lancée en septembre 2015.

"Il devrait y avoir un salaire minimum dans chaque pays de l'Union européenne", a déclaré Jean-Claude Juncker, qui a plaidé pour une mesure similaire en faveur des demandeurs d'emploi.

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PARIS - Après la déception du premier tour de la primaire, les soutiens de Manuel Valls veulent croire, au nom du réalisme politique, à un sursaut en faveur de l'ex-Premier ministre qui lui permettrait de coiffer Benoît Hamon sur la lignée d'arrivée.

Deuxième du scrutin avec 31% des voix, Manuel Valls est l'outsider du deuxième tour d'une élection qui a vu l'ex-ministre de l'Education nationale (36%) se muer en favori.

Rallié par Arnaud Montebourg (17,5%) et soutenu par Martine Aubry, figure de l'aile gauche du PS, Benoît Hamon est arithmétiquement bien placé pour l'emporter.

Une proche de Manuel Valls fait un autre calcul, au regard d'un premier tour qui n'a pas fait le plein, avec environ 1,6 million de votants, contre 2,7 millions en 2011.

"On peut encore gagner", dit-elle. "Il faut convaincre ceux qui ne sont pas venus voter."

Les deux candidats qualifiés débattront mercredi soir.

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ASTANA - Des pourparlers entre le gouvernement et des groupes rebelles syriens, les premiers en neuf mois, se sont ouverts hier à Astana, au Kazakhstan, où la Russie et la Turquie font pression sur les belligérants pour consolider la trêve et ouvrir la voie à des négociations politiques.

La réunion a débuté dans un climat de défiance augurant peu des chances de succès après six ans de guerre civile mais elle intervient à un moment ou la Russie, alliée du président Bachar al Assad, comme la Turquie, qui soutient les groupes rebelles présents dans la capitale kazakhe, cherchent à sortir de la logique de guerre.

Cet intérêt commun a poussé les deux pays à se rapprocher, après avoir été à deux doigts d'un conflit ouvert au début de l'intervention militaire russe en Syrie, et semble représenter la meilleure chance à ce jour de débloquer la situation.

Dans leurs déclarations préliminaires, les deux camps ont mis l'accent sur le respect du cessez-le-feu instauré le 30 décembre avec l'aide des parrains de ces discussions, la Russie, la Turquie et l'Iran.

Mais les discussions indirectes qui s'en sont suivies ont été acrimonieuses, ne laissant guère de place à un dialogue constructif.

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BAGDAD - Le ministère irakien de la Défense a annoncé hier que les forces pro-gouvernementales avaient repris le contrôle de tous les quartiers de Mossoul situés sur la rive orientale du fleuve Tigre.

"Les forces armées ont réussi à totalement libérer la rive gauche de la ville de Mossoul après avoir infligé de lourdes pertes en vies humaines et en matériel à l'ennemi", dit le ministère dans un communiqué mis en ligne sur son site internet.

La contre-offensive visant à reprendre la grande métropole du nord de l'Irak, conquise en juin 2014 par les combattants du groupe Etat islamique (EI), a débuté le 17 octobre dernier.

Les quartiers de Mossoul situés à l'ouest du Tigre sont le dernier bastion urbain de l'organisation djihadiste en Irak. C'est notamment là que se trouve la grande mosquée d'où Abou Bakr al Baghdadi, le chef de l'EI, avait proclamé en 2014 le "califat".

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PARIS - Claude Guéant a été condamné en appel à deux ans de prison dont un ferme dans l'affaire des primes en liquide perçues lorsqu'il était conseiller de Nicolas Sarkozy au ministère de l'Intérieur, a-t-on appris auprès de son avocat.

La peine de prison avec sursis est assortie d'une mise à l'épreuve de 18 mois, a précisé Me Philippe Bouchez el Ghozi.

Cette peine d'emprisonnement est plus lourde qu'en première instance, en novembre 2015. Claude Guéant avait alors été condamné à deux ans de prison avec sursis.