PARIS - Le gouvernement annoncera aujourd'hui un plan d'urgence en faveur des éleveurs et des producteurs de lait, dont la mobilisation contre l'érosion des prix de leurs productions ne faiblit pas.

Le ministre de l'Agriculture Stéphane Le Foll, qui a finalement consenti à se rendre à Caen (Calvados) hier après-midi à la rencontre des responsables agricoles, comme le réclamaient les éleveurs de Normandie, a évoqué "16 à 17" mesures, notamment un allègement de la dette des producteurs.

Les banques ont réagi pour faciliter la situation pour les producteurs de lait et lors d'une réunion tardive au ministère de l'Agriculture, la question de la restructuration des dettes a été posée, selon Xavier Beulin, président de la FNSEA.

A l'issue du rendez-vous normand de l'après-midi, Stéphane Le Foll avait expliqué pour sa part que les critères présidant à l'attribution des aides allaient être revus car ils ne correspondent pas à la réalité des exploitations.

Ces éléments donnent les contours des mesures qui devraient être annoncées mercredi. La création d'une plateforme pour aider les éleveurs français à conquérir des marchés à l'export est également évoquée.

Des blocages et barrages étaient toutefois encore en cours cette nuit, après que le mouvement des éleveurs qui réclament le respect des accords de revalorisation du 17 juin pour les filières porcine et bovine, s'est étendu dans l'Ouest et a gagné d'autres départements, notamment dans le Sud-Ouest et le Nord.

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PARIS - Le ministre français des Affaires étrangères ira la semaine prochaine en Iran, dans la foulée de l'accord du 14 juillet sur le nucléaire, mais son collègue de l'Economie a douché les espoirs de normalisation rapide des relations économiques avec Téhéran.

La visite de Laurent Fabius sera la première en Iran d'un chef de la diplomatie française depuis Dominique de Villepin en 2003. Il a assuré que la fermeté de Paris dans les négociations sur le nucléaire iranien ne pénaliserait pas les entreprises françaises dans leurs relations futures avec l'Iran. "On ne perd jamais à se faire respecter", a-t-il fait valoir.

Lors d'une audition par la commission des Affaires économiques de l'Assemblée nationale, le ministre de l'Economie a cependant invité à la prudence, après l'amende de 8,9 milliards de dollars infligée l'an dernier à BNP Paribas par la justice américaine pour cause de violation de l'embargo.

"Le planning de levée des sanctions est fin d'année 2015-début d'année 2016 (...) Donc, de toutes façons on n'aura rien avant la fin de l'année, début de l'année prochaine", a expliqué Emmanuel Macron. "Il faut être très prudent."

A TEHERAN, le ministre iranien des Affaires étrangères, Mohammad Javad Zarif, a défendu hier devant le Parlement l'accord sur le programme nucléaire conclu avec les grandes puissances, expliquant que sa délégation avait fait "de son mieux" pour défendre les intérêts de la République islamique.

"Je vous le dis comme je l'ai dit au Guide suprême, nous avons fait de notre mieux pour rester le plus possible à l'intérieur des la plupart des lignes rouges, si ce n'est toutes", a-t-il déclaré, faisant référence à l'ayatollah Ali Khamenei, qui a le dernier mot pour tout ce qui relève des plus hautes affaires de l'Etat.

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ATHENES - La Grèce espère boucler d'ici au 20 août les négociations avec ses créanciers internationaux sur un nouveau plan de renflouement, a déclaré la porte-parole du gouvernement d'Alexis Tsipras. Dans un communiqué, Olga Gerovasili a indiqué que les discussions sur ce troisième plan d'aide depuis 2010, qui pourrait atteindre 86 milliards d'euros sur trois ans, commenceraient après le vote, demain par le Parlement, d'un nouveau train de réformes exigé par les "institutions".

Des représentants de la Commission européenne, de la Banque centrale européenne et du Fonds monétaire international sont attendus vendredi à Athènes pour rencontrer des membres du gouvernement.

L'agence Standard & Poor's a de son côté annoncé hier soir avoir relevé la note à long terme de la Grèce de CCC- à CCC+ et relevé également la perspective de "négative" à "stable".--

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BUJUMBURA - L'élection présidentielle s'est tenue hier au Burundi malgré les violences suscitées par la nouvelle candidature du chef de l'Etat sortant, Pierre Nkurunziza, que l'opposition juge anticonstitutionnelle.

Des coups de feu et des explosions ont retenti dans la nuit de lundi à mardi à Bujumbura, la capitale, avant le début de ce scrutin boycotté par l'opposition. Un policier et un opposant ont trouvé la mort dans ces violences.

Le président de la commission électorale, Pierre Claver Ndayicariye, a déclaré à Reuters que les résultats provisoires de l'élection pourraient être annoncés dans deux jours.

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DAKAR - Le procès de l'ex-président tchadien Hissène Habré pour crimes contre l'humanité a été ajourné hier au 7 septembre, afin de permettre à ses avocats commis d'office de préparer sa défense. L'ancien homme fort du Tchad, au pouvoir entre 1982 et 1990, a de nouveau été conduit de force devant le tribunal spécial de Dakar, au deuxième jour des débats.

Il est resté silencieux quand le président du tribunal a appelé ses avocats, qui ne se sont pas présentés. L'audience a alors été suspendue et trois avocats commis d'office ont été désignés pour assurer la défense du prévenu, avec un délai de 45 jours pour s'informer du dossier.

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CITE DU VATICAN - Le pape François a appelé hier les Nations unies à adopter une "position très ferme" sur le changement climatique lors de la conférence de Paris (COP21) en décembre prochain.

Il s'exprimait lors d'une conférence qui réunit pour deux jours au Vatican une soixantaine de maires et de responsables de grandes villes, venus du monde entier. A l'issue du premier jour de cette réunion, les participants, ainsi que le pape, ont signé une déclaration exhortant les chefs d'Etat et de gouvernement à prendre des décisions audacieuses lors de la conférence de Paris sur la lutte contre le réchauffement climatique.

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PARIS - L'accord sur le rachat par EDF des activités d'Areva dans les réacteurs nucléaires sera dévoilé le 31 juillet, mais les annonces sur la recapitalisation d'Areva par l'Etat interviendront plus tard, a déclaré hier le ministre de l'Economie Emmanuel Macron.

L'Etat, a-t-il également indiqué devant la commission des Affaires économiques de l'Assemblée nationale, "aura un rôle à jouer" dans la reprise du passif lié au chantier de l'EPR en cours de construction en Finlande, un dossier dans lequel EDF ne sera pas mis à contribution.

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PARIS - Le président du Conseil exécutif de Corse, Paul Giacobbi, a été mis en examen hier pour détournements de fonds publics dans l'affaire dite des "gîtes ruraux", a-t-on appris de source judiciaire.

La justice cherche à savoir si Paul Giacobbi était au courant du versement présumé indû de subventions du Conseil général de Haute-Corse dans le cadre de l'attribution et la rénovation de gîtes ruraux, lorsqu'il présidait l'assemblée départementale, entre 2008 et 2010.

Le montant visé serait de quelque 500.000 euros, a-t-on précisé de source judiciaire. Plusieurs personnes, dont des proches du député PRG, auraient bénéficié des "largesses" du Conseil général.

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PARIS - Le parquet de Nanterre (Hauts-de-Seine) a requis hier un non-lieu dans l'enquête sur la mort de l'ancien dirigeant palestinien Yasser Arafat, ouverte le 28 août 2012 pour assassinat. Yasser Arafat est mort à l'âge de 75 ans après une courte et mystérieuse maladie le 11 novembre 2004 à l'hôpital militaire de Percy, à Clamart. Aucune autopsie n'a été pratiquée à l'époque, et les médecins français qui l'ont soigné se sont déclarés incapables de déterminer la cause du décès.

Les experts mandatés par les juges d'instruction français ont écarté à plusieurs reprises la thèse d'un empoisonnement au polonium 210.