BERLIN - La chancelière allemande Angela Merkel, au pouvoir depuis 2005, briguera demain un quatrième mandat consécutif à la tête du gouvernement fédéral.

Son bloc conservateur CDU-CSU est donné très largement en tête par les sondages et devrait l'emporter face aux sociaux-démocrates du SPD, partenaires de Merkel dans la coalition sortante, qui ont eu du mal à faire entendre leur voix dans la campagne.

Dans la dernière ligne droite de la campagne, Angela Merkel et Martin Schulz, le chef de file du SPD, ont appelé les Allemands à se rendre en masse aux urnes, redoutant que l'absence de suspense débouche sur une apathie dont profiterait le parti d'extrême droite Alternative für Deutschland (AfD), dont les électeurs sont plus mobilisés que ceux des autres formations.

Pour une grande partie des Allemands, le scrutin semble en effet dépourvu de suspense et la prolongation du bail d'Angela Merkel à la chancellerie leur semble presque inéluctable, l'unique enjeu consistant à savoir quelle coalition elle mettra en place.

Le bloc conservateur CDU-CSU d'Angela Merkel est crédité de 36% des intentions de vote en vue des législatives de dimanche tandis que les sociaux-démocrates de Martin Schulz cèdent un rassemblent 22% des intentions de vote, selon un sondage Forsa pour l'hebdomadaire Stern et RTL publié hier.

A 11% des intentions de vote, le parti de droite extrême Alternative für Deutschland (AfD) conforte son rang de troisième force politique dans les intentions de vote.

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FLORENCE - La Première ministre britannique Theresa May s'est s'efforcée hier après-midi à Florence de relancer les négociations, actuellement au point mort, sur le divorce avec l'Union européenne.

La dirigeante britannique, a plaidé pour l'instauration d'une période de transition après la sortie de l'UE, en mars 2019, et assuré que le Royaume-Uni honorerait ses engagements budgétaires.

Theresa May a estimé que cette période de transition, défendue par les modérés au sein de son parti, devrait probablement durer deux ans environ durant lesquels les règles européennes existantes serviraient de cadre à l'accès aux marchés britannique et européens.

Beaucoup d'observateurs attendaient néanmoins qu'elle réponde à une question simple et hautement symbolique : combien le Royaume-Uni est-il prêt à mettre sur la table pour apurer les comptes avec Bruxelles ?

Sur cette question, Theresa May subit la pression des eurosceptiques de son propre parti, qui ont désormais les moyens de déstabiliser son gouvernement privé de majorité parlementaire depuis les élections anticipées du 8 juin.

Michel Barnier, négociateur de l'Union européenne pour le Brexit, a salué l'"état d'esprit constructif" affiché par Theresa May hier tout en continuant de réclamer une plus grande clarté de la part du gouvernement de Londres. Emmanuel Macron a noté des "avancées" et des "signaux envoyées par la Première ministre britannique qui montrent une volonté".

La quatrième session de négociations du Brexit doit débuter lundi.

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NATIONS UNIES - La Russie a appelé hier chacune des parties concernées à se calmer après les échanges d'insultes entre Donald Trump et Kim Jong-un.

Dans une rare déclaration publique, Kim Jong-un a promis hier des "contre-mesures radicales" et "historiques" en réponse aux menaces de "destruction totale" brandies par le président américain mardi devant la tribune de l'Assemblée générale des Nations unies.

Donald Trump a de son côté promis de mettre le dirigeant nord-coréen à "à l'épreuve comme jamais".

"Il faut que les têtes brûlées se calment", a déclaré le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, à des journalistes en marge de l'Assemblée générale des Nations unies.

"Nous continuons de plaider en faveur d'une approche raisonnable et non pas en faveur d'une approche qui soit dictée par des émotions dignes des cours d'école."

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LONDRES - L'Iran va renforcer ses capacités balistiques et n'a pas besoin d'en demander l'autorisation à qui que ce soit, a affirmé hier matin le président Hassan Rohani, défiant ouvertement son homologue américain à l'occasion d'un défilé militaire à Téhéran.

Citant le responsable du programme aérospatial des gardiens de la Révolution, Amirali Hajizadeh, l'agence de presse Tasnim, a ensuite annoncé qu'un nouveau type de missile balistique à têtes multiples d'une portée de 2.000 km avait été mis au point.

Dans un discours très virulent à l'égard de la République islamique, qu'il a qualifiée d'"Etat-voyou", prononcé à la tribune des Nations unies, Donald Trump a accusé mardi Téhéran de chercher à se doter de "dangereux" missiles. Il a par ailleurs menacé de ne pas "certifier" le 15 octobre que l'Iran tient les engagements pris dans le cadre de l'accord de Vienne sur son programme nucléaire, ce qui lui permettrait de s'y soustraire.

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MADRID - Le ministère espagnol de l'Intérieur a annoncé hier l'envoi de renforts de police en Catalogne pour assurer le maintien de l'ordre et empêcher la tenue du référendum d'autodétermination le 1er octobre.

Le ministère ne donne pas de chiffres mais selon les médias, 3.000 à 4.000 membres de la police et de la garde civile sont déjà déployés ou sont en train d'arriver dans la région autonome du nord-est de l'Espagne.

L'exécutif régional (Generalitat), dont le président Carles Puigdemont a réaffirmé jeudi sa volonté d'organiser le référendum malgré l'opposition de Madrid, dispose de ses propres forces de police, les Mossos d'Esquadra, au nombre d'environ 17.000. S'y ajoutent quelque 5.000 membres de la garde civile, une force de police à statut militaire, stationnés dans la région en temps normal.

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WASHINGTON - Le sénateur républicain de l'Arizona John McCain a annoncé qu'il s'opposait au projet de démantèlement du dispositif de santé "Obamacare" porté par sa formation politique, portant un coup qui pourrait lui être fatal.

Alors que plusieurs autres républicains hésitent encore sur leur décision, le chef de file des sénateurs du GOP, Mitch McConnell, espère toujours faire voter un texte au Sénat dès la semaine prochaine.

Promulgué en 2010, l'Affordable Care Act, réforme emblématique de la présidence Obama sur le front de la politique intérieure, a permis à 21 millions d'Américains supplémentaires de bénéficier d'une assurance santé.

"Je ne puis, en conscience voter pour la proposition (...)", a dit vendredi John McCain dans un communiqué. En juillet, déjà, John McCain s'était prononcé contre un projet d'abrogation, contribuant avec d'autres républicains à le faire échouer.

Depuis un rassemblement dans l'Alabama, Donald Trump a qualifié sa décision de "totalement imprévue, terrible". En dépit de ce revers, le président américain a assuré: "Nous avons encore une chance. Nous allons finir par le faire."

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PARIS - La France insoumise, qui espère mobiliser massivement aujourd'hui contre le "coup d'Etat social" d'Emmanuel Macron, se pose comme le principal rempart face au président français, notamment en ralliant la jeunesse, attendue en nombre dans les rues.

Fort de ses sept millions de voix au premier tour, le mouvement de Jean-Luc Mélenchon a manifesté aux côtés des organisations syndicales le 12 septembre dernier et l'activisme de ses troupes à l'Assemblée le place dans la situation de meilleur opposant au président.

Mais les Insoumis devront faire sans la CGT. Son secrétaire général Philippe Martinez a vu ses appels à la mobilisation contre la réforme du Code du travail peu suivis jeudi et a annoncé, tout comme les communistes, qu'il ne participerait pas au défilé.

Pour mesurer le succès de son appel à la rébellion, les analystes auront à l'esprit le rassemblement du 18 mars 2017 qui, en pleine campagne présidentielle, a vu Paris envahi de 130.000 manifestants selon les organisateurs - la police n'avait pas donné de chiffres.

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MARSEILLE - Le parquet de Marseille a été saisi de 62 plaintes d'utilisateurs du Levothyrox victimes d'effets secondaires de la nouvelle formule de ce médicament, a annoncé le procureur de la République de Marseille, Xavier Tarabeux.

Le magistrat a souligné que le parquet de Marseille était, depuis le 20 septembre, seul habilité à recevoir les "transmissions des plaintes susceptibles d’être recueillies sur l'ensemble du territoire". Les 62 plaintes retenues proviennent de l'ensemble du territoire français.

La justice a ouvert une enquête sur l'affaire du médicament pour la thyroïde Levothyrox pour "tromperie aggravée, atteintes involontaires à l'intégrité physique et mise en danger d'autrui" instruite depuis le 19 septembre par l'Office central de lutte contre les atteintes à l'environnement et à la santé publique.