BEYROUTH - Les djihadistes de l'Etat islamique (EI) se sont emparés hier de Palmyre, où se trouve le site archéologique le plus célèbre de Syrie, dont les forces gouvernementales se sont retirées après avoir évacué les civils, rapporte la télévision nationale.

C'est la première fois que l'EI prend une localité à l'armée ou à ses supplétifs, qui avaient déjà cédé du terrain à d'autres groupes armés dans le Nord-Ouest et le Sud ces dernières semaines.

Située à 240 kilomètres au nord-est de Damas, Palmyre se trouve au carrefour stratégique de routes menant à Homs et à la capitale. Outre les ruines antiques, voisines du centre qui est également nommé Tadmour, elle abrite des installations militaires récentes.

Selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), l'EI tient la majeure partie de l'agglomération. Les djihadistes de l'EI avaient déjà pénétré sur le site classé au patrimoine mondial de l'Unesco le week-end dernier mais en avaient été repoussés par les forces gouvernementales.

Maamoun Abdoulkarim, chef du service des Antiquités syriennes, a lancé un appel à la préservation de la cité et de ses monuments. Il a précisé que des centaines de statues avaient déjà été mises à l'abri et a demandé à l'armée syrienne, à l'opposition et à la communauté internationale de sauver le site.

A PARIS, la directrice générale de l'Unesco, Irina Bokova, a appelé à une cessation immédiate des hostilités pour sauver "l'un des sites les plus significatifs du Moyen-Orient et la population civile qui s'y trouve".

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PARIS - La situation en Irak et en Syrie, où l'Etat islamique poursuit sa progression malgré les frappes aériennes de la coalition internationale, va faire l'objet d'une réunion le 2 juin à Paris.

Le chef de la diplomatie américaine John Kerry sera notamment présent. Cette réunion devrait réunir quelque 24 ministres et organisations internationales.

Sur le terrain, à BAGDAD, les forces de sécurité irakiennes ont repoussé une offensive des combattants de l'Etat islamique à l'est de la ville de Ramadi dans la nuit de mardi à mercredi.

Les djihadistes, qui se sont emparés de Ramadi au cours du week-end, ont lancé une offensive contre les lignes loyalistes, à peu près à mi-chemin entre Ramadi et la base militaire d'Habbaniya où des unités paramilitaires chiites ont commencé à se rassembler en prévision d'une contre-offensive.

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NATIONS UNIES - Les Nations unies vont organiser des discussions sur la situation politique au Yémen le 28 mai à Genève, a annoncé le secrétaire général des Nations unies.

Le ministère yéménite des Affaires étrangères a indiqué qu'il n'avait pas été averti de l'organisation de ces discussions et qu'il pourrait ne pas y assister. Le gouvernement, réfugié en Arabie saoudite, a fixé mardi les conditions à sa participation à des négociations de paix, exigeant qu'au préalable, les miliciens chiites houthis appliquent une résolution des Nations unies leur demandant de se retirer des villes et de restituer les armes saisies.

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PARIS - L'armée française a tué dans le nord du Mali quatre "terroristes" dont deux des principaux chefs d'Al Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) et d'Ansar Dine. L'opération des forces spéciales a été menée dans la nuit du 17 au 18 mai.

"Quatre terroristes ont été tués au cours des combats", indique le ministère de la Défense. Parmi eux figurent Amada Ag Hama alias 'Abdelkrim le Touareg' et Ibrahim Ag Inawalen alias 'Bana', deux des principaux chefs d'Aqmi et d'Ansar Eddine.

"Abdelkrim le Touareg" est lié à l'enlèvement et au meurtre des journalistes Ghislaine Dupont et Claude Verlon à Kidal, en 2013.

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ALGER - Les forces de sécurité algériennes ont tué trois combattants islamistes de plus à l'est d'Alger, portant à 25 le nombre de proches du groupe djihadiste Etat islamique tués ces deux derniers jours, annonce le ministère de la Défense.

Le ministère avait annoncé mardi soir la mort de 22 combattants dans cette opération menée près de la ville de Bouira, à une centaine de kilomètres au sud-est de la capitale, la plus importante du genre menée par l'armée algérienne depuis des années.

Des membres d'Al Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) et de l'Etat islamique sont présents en Algérie, notamment dans les zones montagneuses à l'est de la capitale.

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BUJUMBURA - En raison de la crise politique au Burundi, le président Pierre Nkurunziza a signé un décret reportant au 5 juin les élections législatives et municipales prévues à l'origine le 26 mai.

L'élection présidentielle, elle, reste fixée au 26 juin. De nouvelles violences se sont produites aujourd'hui dans la capitale, Bujumbura. Selon des témoins, un soldat a été tué par balle par les forces de police. L'armée n'a pu donner de détails sur le décès du militaire.

L'annonce d'un report des législatives et des municipales ne devrait pas être suffisante pour ramener le calme dans le pays où une vingtaine de personnes sont mortes dans les violences en près d'un mois, depuis que le chef de l'Etat a annoncé son intention de briguer un troisième mandat alors que la Constitution en limite le nombre à deux.

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KUALA LUMPUR - La Malaisie et l'Indonésie ont annoncé qu'elles allaient accorder un asile temporaire aux quelque 7.000 migrants dérivant sur des bateaux dans les mers d'Asie du Sud-Est, tout en prévenant qu'elles n'avaient pas l'intention d'en accueillir davantage.

Plus de 3.000 d'entre eux ont accosté sur les rives de Malaisie et d'Indonésie, qui, comme la Thaïlande, repoussent depuis plusieurs semaines les bateaux chargés de migrants qui approchent de leurs côtes.

Dans un communiqué commun, les deux pays expliquent que leurs efforts visent à organiser "une relocalisation et un rapatriement" de ces migrants dans un délai d'un an avec une aide internationale.

A WASHINGTON, une porte-parole du département d'Etat a déclaré que les Etats-Unis étaient prêts à fournir une aide financière pour aider les pays qui accueilleront les "boat people" d'Asie.

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ATHENES - La Grèce ne versera pas au Fonds monétaire international (FMI) un remboursement prévu le 5 juin si aucun accord n'est conclu d'ici là avec ses créanciers, a déclaré hier le porte-parole de Syriza, le parti au pouvoir.

La Grèce doit effectuer plusieurs remboursements au FMI en juin pour un montant de 1,5 milliard d'euros. Confrontée à un manque de liquidités, elle est engagée dans des négociations avec ses partenaires européens et le FMI pour obtenir une nouvelle aide de leur part en échange de réformes.

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PARIS - Le gouvernement se montre inflexible sur la mise en oeuvre de la réforme contestée du collège, dont le décret et l'arrêté ont été publiés hier au Journal officiel, au lendemain d'une grève des enseignants accompagnée de manifestations peu suivies.

Le SNES-FSU, premier syndicat du secondaire qui a revendiqué mardi plus de 50% de grévistes, a dénoncé "une provocation, une faute". L'organisation réclamait une suspension de la réforme pour engager des discussions avec le ministère de l'Education.

L'ancien ministre de l'Education François Bayrou a déploré sur BFM TV un passage en force et appelé à une "manifestation nationale" des enseignants, "le seul recours qu'on leur laisse".

L'UMP, qui organise la riposte en ordre dispersé, a demandé mercredi l'abrogation du décret et un débat "projet contre projet" par la voix du chef de file des députés UMP, Christian Jacob, qui a fustigé à l'Assemblée "un acte politique brutal".

La ministre de l'Education, Najat Vallaud-Belkacem, a répondu à ses détracteurs que la réforme, programmée pour la rentrée 2016, irait à son terme.

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ROME - Les députés italiens ont approuvé une réforme de l'éducation que le président du Conseil Matteo Renzi juge indispensable à l'amélioration d'un système scolaire à la traîne mais qui est combattue par les syndicats enseignants.

Le projet, baptisé "Buona Scola", a été adopté par 316 voix contre 137, mais la plupart de ses détracteurs n'ont pas pris part au vote, qui s'est déroulé alors que plusieurs centaines d'enseignants manifestaient devant la Chambre.

Parmi les abstentionnistes figurent notamment 40 élus du Parti démocrate, le mouvement de Renzi, au sein duquel le fossé se creuse entre les loyalistes majoritaires et les frondeurs qui taxent le chef du gouvernement de dérive droitière.

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NEW YORK/LONDRES/ZURICH - Quatre grandes banques ont plaidé coupable de tentative de manipulation des taux de change et six au total devront payer des amendes d'un montant global de près de six milliards de dollars (5,4 milliards d'euros) dans le cadre d'un accord qui marque sans doute le point culminant de la répression internationale de cette fraude à grande échelle.

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WASHINGTON - De nombreux responsables de la Réserve fédérale américaine ont estimé, lors de la dernière réunion du comité de politique monétaire, qu'il serait prématuré de relever les taux d'intérêt en juin et que la hausse de l'inflation était contrebalancée par la faiblesse de l'emploi et des indicateurs économiques.

"De nombreux participants jugeaient (...) peu probable que les indicateurs disponibles en juin apportent une confirmation suffisamment claire que les conditions d'un relèvement (des taux d'intérêt) avaient été remplies (...)", selon les "minutes" du dernier comité de politique monétaire (FOMC) des 28 et 29 avril.

Le compte rendu, publié hier, de ce FOMC, montre également que la plupart des participants s'attendent à une reprise de l'économie américaine après le ralentissement du premier trimestre et à une amélioration du marché de l'emploi.

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PARIS - Altice a annoncé hier son entrée sur le marché du câble aux Etats-Unis avec le rachat de l'opérateur Suddenlink Communications dans le cadre d'une opération valorisant cette entreprise à 9,1 milliards de dollars (8,22 milliards d'euros).