WASHINGTON/BEYROUTH - Les Etats-Unis, la France et la Grande-Bretagne ont déclaré hier que leurs frappes "ciblées" menées la nuit précédente contre le programme d'armes chimiques du régime syrien avaient atteint leurs objectifs.

Ces frappes, menées en riposte au bombardement chimique imputé au régime de Bachar al Assad le 7 avril dernier de l'ex-ville rebelle de Douma, dans la périphérie de Damas, ont été dénoncées par le pouvoir syrien et par ses deux principaux alliés, la Russie et l'Iran.

Mais cette riposte d'une ampleur limitée n'est vraisemblablement pas de nature à changer la donne en Syrie, où le régime Assad a la main alors que la guerre civile en est à sa huitième année, comme l'a déploré l'opposition syrienne, qui craint désormais des représailles.

Au total, les Etats-Unis, la France et la Grande-Bretagne ont tiré 105 missiles, visant un centre de recherche scientifique à Barzeh, un quartier de Damas, et deux autres sites proches de la ville de Homs, dans l'ouest du pays.

"Mission accomplie", a tweeté hier matin heure de Washington Donald Trump, qui avait annoncé une douzaine d'heures plus tôt dans une allocution télévisée depuis la Maison blanche le déclenchement de ces frappes en coordination avec les forces britanniques et françaises.

La France de son côté s'efforce de reprendre l'initiative politique pour relancer la recherche d'une solution pacifique en Syrie.

BEYROUTH - La Ghouta orientale a été vidée de tous les combattants rebelles qui s'y trouvaient après le départ des derniers d'entre eux pour le nord de la Syrie, a annoncé samedi le commandement militaire syrien, rapporte la presse officielle de Damas.

"Tous les terroristes ont quitté la ville de Douma, leur dernier bastion dans la Ghouta orientale", dit un communiqué.

Le groupe insurgé Djaïch al Islam, qui contrôlait Douma, a accepté dimanche dernier de s'en retirer, quelques heures après une attaque chimique présumée contre la ville, qui a fait grimper brutalement la tension internationale et provoqué les frappes militaires des Etats-Unis, de la France et de la Grande-Bretagne.

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NOTRE-DAME-DES-LANDES, Loire-Atlantique - Des échauffourées ont une nouvelle fois opposé hier forces de l'ordre et occupants de la "Zone à Défendre" (ZAD) de Notre-Dame-des-Landes, où un rassemblement est prévu ce dimanche.

Des incidents ont également éclaté à Nantes en fin d'après-midi lors d'une manifestation de soutien aux "zadistes".

Le ministre de l'Intérieur, Gérard Collomb, a dénoncé hier soir dans un communiqué "les violences inqualifiables et les dégradations de commerces et mobilier urbain" commises en marge de cette manifestation et a appelé "chacun à la responsabilité".

La préfète de Loire-Atlantique a annoncé vendredi que la phase d'expulsion des occupants illégaux de terres agricoles et de démolition de leurs "squats" était terminée. Mais au moins 700 zadistes et leurs soutiens sont toujours sur place et la gendarmerie faisait état hier de l'arrivée de sympathisants en prévision du rassemblement prévu aujourd'hui.

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PARIS - Trois jours après sa prestation au journal de 13-Heures de TF1, Emmanuel Macron poursuit son offensive médiatique ce soir sur BFM TV et Médiapart.

L'interview, programmée à 20h35, devrait durer deux heures.

Ces deux interviews en trois jours tranchent avec la pratique du président français, qui n'avait jusque là donné que deux interviews télévisées en direct depuis son accession au pouvoir, il y a près d'un an.

Elles interviennent alors que l'exécutif est confronté à une multiplication de foyers de contestation, avec les cheminots, les étudiants ou bien encore la question de Notre-Dame-des-Landes.

Hier à MARSEILLE, plusieurs milliers de personnes ont défilé hier à l'appel d'un collectif d'une quinzaine de syndicats, de partis et d'associations lors d'une marche "Stop à Macron" à laquelle a participé le leader de La France insoumise, Jean-Luc Mélenchon.

"Les syndicats ont pris l'initiative d'une mobilisation, quelque chose d'exemplaire que je souhaite voir reproduit dans tout le pays", a dit le député de Marseille, estimant que cette manifestation n'était "qu'une étape à l'intérieur d'un cycle long de mobilisation".

Le leader de La France insoumise a défilé en tête de la manifestation, qui a réuni 58.000 personnes selon la CGT, la police évoquant 6.000 manifestants.

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BAMAKO - Un casque bleu de l'Onu au Mali a été tué et plusieurs autres blessés hier après-midi dans des attaques conjointes lancées contre un complexe de la mission de l'Onu et une base de l'armée française à Tombouctou, dans le nord du pays, a-t-on appris auprès des autorités maliennes.

D'après le gouvernement malien, dix soldats français ont été blessés. Aucun commentaire n'a pu être obtenu dans l'immédiat auprès des responsables français.

La mission de stabilisation de l'Onu du Mali (Minusma) a confirmé l'attaque menée dans l'après-midi contre son complexe militaire de Tombouctou, faisant état d'un bilan d'un mort et d'une dizaine de blessés.

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BUDAPEST - Des dizaines de milliers de Hongrois se sont réunis hier dans les rues de Budapest pour exprimer leur ressentiment après la facile réélection du président Viktor Orban. Ce dernier a obtenu dimanche dernier un troisième mandat et son parti, le Fidesz, s'est octroyé une très large majorité au Parlement.

Viktor Orban, qui militait déjà comme jeune libéral à la fin des années 1980, a imposé au pays ce que ses détracteurs considèrent comme un style de plus en plus autoritaire.

Les organisateurs du rassemblement exigent un recompte des voix, une presse libre et une nouvelle loi électorale et appellent l'opposition à s'unir pour contrer Orban.

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SOWETO, Afrique du Sud - La militante Winnie Madikizela-Mandela a été inhumée hier à Soweto, lieu symbolique de la lutte contre l'apartheid, où l'ex-épouse de l'ancien président Nelson Mandela est vénérée.

Winnie Madikizela-Mandela est morte le 2 avril à l'âge de 81 ans des suites d'une longue maladie. Ses funérailles, organisées après un deuil national d'une quinzaine de jours ont attiré près de 40.000 dont le président sud-africain, Cyril Ramaphosa et des membres de l'opposition.

L'enterrement s'est déroulé après un deuil national de près de deux semaines décrété par le gouvernement.

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WASHINGTON - L'ancien directeur du FBI James Comey était persuadé qu'Hillary Clinton remporterait l'élection présidentielle de 2016 ce qui l'a conduit à ouvrir l'enquête sur les courriels de l'ancienne secrétaire d'Etat, déclare-t-il dans une interview accordée à la chaîne ABC.

Pour le camp démocrate, cette décision controversée lui a peut-être coûté sa victoire.

"Je ne me souviens pas d'y avoir pensé consciemment, mais c'est peut-être parce que je raisonnais par rapport à un monde dans lequel Hillary Clinton allait battre Donald Trump et je suis donc certain que c'était un facteur", a expliqué James Comey sur ABC. "elle allait être élue présidente et si j'avais caché cela au peuple américain, elle aurait été privée de légitimité au moment où elle aurait été élue, au moment où cela serait sorti", a-t-il ajouté.

Limogé en mai dernier par Donald Trump, Comey publie mardi prochain un livre, "A Higher Loyalty: Truth, Lies and Leadership" (Mensonges et vérités: Une loyauté à toute épreuve, dans sa version française) dont certains passages sont extrêmement critiques à l'encontre du président, notamment comparé à un chef de clan mafieux.

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PRAGUE - Le cinéaste d'origine tchèque Milos Forman, qui avait remporté l'Oscar du meilleur réalisateur pour ses films "Vol au-dessus d'un nid de coucou" et "Amadeus", est mort à l'âge de 86 ans, rapporte l'agence de presse tchèque CTK.

Devenu américain dans les années 70 après l'écrasement du Printemps de Prague par les troupes soviétiques en 1968, Milos Forman est mort vendredi aux Etats-Unis des suites d'une maladie, a précisé sa veuve, Martina.